Skip to main content

Le budget du gouvernement fédéral

-

Pourquoi devrais-je m'en soucier?

Les politiciens vous taxent et dépensent votre argent. Vous pourriez être intéressé de savoir combien et où va l'argent.

-

Cette leçon compte 6 parties

  • Le flux de l'L'argent des contribuables au Canada
  • Le budget équilibré
  • RecettesLes recettes fiscales fédérales
  • Les dépenses du gouvernement fédéral
  • La péréquation
  • Le déficit public et la dette

-

Qu'est-ce que le budget du gouvernement fédéral?

Les gouvernements jouent un rôle important dans notre économie, car ils imposent des impôts et dépensent des milliards de dollars pour produire des services publics.

Les gouvernements doivent surveiller leur budget afin de ne pas contracter trop de dettes. Le gouvernement du Canada a un budget, un plan des dépenses et des revenus de l'année. Le budget est élaboré par le ministère des Finances, qui est chargé de contracter la dette si nécessaire. Le budget doit être voté à la Chambre des communes, au Parlement (James, 2011 : 295).

Le budget précise les dépenses prévues, telles que l'armée, les ambassades, le système judiciaire, les soins de santé, l'éducation et d'autres services publics. Le budget détermine également le niveau d'imposition nécessaire pour lever des fonds suffisants pour payer tous ces services. Chaque gouvernement établit un budget au printemps, qui établit des estimations des revenus qu'il s'attend à recevoir l'année suivante. Le gouvernement établit également des « crédits » pour chacun de ses départements.

Ces crédits indiquent aux fonctionnaires combien ils peuvent dépenser dans l'année. À la fin de l'année, le gouvernement compare les recettes réelles aux dépenses réelles. Il se peut que des changements aient été apportés au cours de l'année ou que les attentes aient été erronées.

Gardez à l'esprit que les gouvernements sont sous la contrainte budgétaire . C'est-à-dire que les dépenses ne peuvent être payées, lorsque les recettes sont insuffisantes, que de trois façons :

    1. Augmenter la dette publique
    2. Augmenter les impôts
    3. Augmenter la masse monétaire

Surtout en temps de guerre, les gouvernements ont tendance à financer leurs déficits budgétaires par une augmentation de la masse monétaire (dans le cas d'une monnaie fiduciaire). Cependant, cette mesure est particulièrement risquée puisqu'elle mène inévitablement à une inflation des prix. C'est ce que Keynes voulait dire quand il a dit que « l'inflation est un impôt déguisé ». Le gouvernement obtient ses fonds pour continuer la guerre, mais les consommateurs finiront par payer à long terme lorsque les prix augmenteront.

  • Le flux de l'

    L'argent des contribuables au Canada

L'argent des impôts au Canada est perçu par de nombreux niveaux de gouvernement, mais il existe un mécanisme de redistribution qui fait circuler une grande partie de l'argent du haut vers le bas de la chaîne de commandement. Ceci est important à comprendre si vous souhaitez comprendre où va l'argent de vos impôts.

1 – LE GOUVERNEMENT FÉDÉRAL

La plupart des impôts sont perçus par le gouvernement fédéral, aussi appelé « Ottawa ». Il y a quatre directions principales que l'argent prendra par la suite. Nous montrerons les chiffres exacts plus loin dans cette section.

Premièrement , Ottawa dépense une partie de son argent pour ses propres besoins, tels que la défense, la justice, les affaires étrangères et d'autres compétences fédérales, qui lui sont accordées par la Loi constitutionnelle de 1982, à la suite de celle de 1867. Cela comprend également les paiements d'intérêts sur la dette passée. .

Deuxièmement , Ottawa fait des chèques à des particuliers, comme la pension de vieillesse, la pension alimentaire pour enfants et les transferts aux personnes handicapées. Ottawa fournit également la moitié des fonds pour les prestations d'aide sociale, qui sont gérées par les provinces.

Troisièmement , Ottawa fait des chèques aux provinces et aux territoires. Ces paiements sont appelés paiements de transfert et couvrent les dépenses d'infrastructure, de santé, de justice et d'éducation. Ils peuvent être affectés ou non à des objectifs politiques spécifiques. Il y a un transfert supplémentaire pour les provinces pauvres qui s'appelle la péréquation.

Quatrièmement , Ottawa exploite un régime de gouvernance parallèle pour les personnes autochtones, qui est organisé en groupes de Métis, d'Inuits et de Premières Nations. Les Métis sont généralement considérés comme couverts par les régimes provinciaux. Les Inuits vivent principalement sur le territoire du Nunavut, ou dans le Nord provincial du Québec, et du Labrador. Les Inuits reçoivent donc des fonds par l'intermédiaire du ministère des Affaires du Nord ou par l'intermédiaire des provinces. Les Premières Nations (légalement appelées « Indiens inscrits ») ont droit à des services dans les réserves, qui sont fournis par le ministère fédéral des Affaires autochtones. Cela comprend les écoles, les logements, les cliniques médicales et les infrastructures générales telles que les routes, l'électricité et l'eau courante.

En règle générale, les provinces ne fournissent pas de services aux Premières nations dans les réserves. Le conseil de bande local fonctionne principalement sur des fonds fédéraux, mais beaucoup ont ajouté des revenus autogénérés à partir d'activités commerciales. Les Autochtones vivant hors réserve reçoivent des services de la province et de leur municipalité.

2 – LES PROVINCES

Les Canadiens paient également des impôts, et une part importante, à leur province d'origine. Avec les transferts fédéraux, cela permet à la province de couvrir ses dépenses pour les services qu'elle est autorisée à fournir, selon la Constitution. Cela comprend le transport, l'éducation, les soins de santé et sa part de justice.

Au Canada, les criminels dangereux (2 ans + peine) sont sous la responsabilité fédérale dans les pénitenciers. Les criminels moins dangereux (2 ans moins 1 jour) sont sous la garde provinciale dans les prisons. Les provinces supervisent également les loteries, les magasins d'alcools, les plaques d'immatriculation et les assurances automobiles, l'approvisionnement en énergie, les concessions minières, les droits forestiers et d'exploitation forestière et la surveillance des municipalités.

En termes de transferts, les provinces remettent des chèques aux particuliers, par exemple sous forme de prestations sociales, mais aussi aux municipalités, qui ont besoin d'argent pour construire d'importantes infrastructures telles que les usines de traitement des eaux, les systèmes de transport en commun et le réseau routier.

3 – LES MUNICIPALITÉS

S'ils sont propriétaires d'une maison, la plupart des Canadiens paient des taxes municipales à leur village ou à leur ville. Les villes peuvent également facturer des tarifs tels que les frais de stationnement, ce qui leur permet de payer le déneigement, les patinoires de hockey, les bibliothèques, les parcs et les centres communautaires. Cependant, sans les transferts de leur province, la ville n'aurait pas assez d'argent pour faire fonctionner ses opérations annuelles. Pour les grands projets comme la construction d'une usine de traitement des eaux ou le creusement d'un tunnel de métro, les municipalités doivent demander de l'argent à la fois à leur province et à Ottawa.

4 – LES TERRITOIRES

Très peu de Canadiens vivent dans un « territoire », comme le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest ou le Nunavut. Ces territoires couvraient autrefois la majeure partie de la masse terrestre du Canada. La plupart des territoires ont été transférés aux provinces vers la fin du 19 e siècle. Ils avaient été convertis en territoires à partir de leur ancien statut de «Terre indienne» ou «Terre de Rupert» en vertu de la Proclamation royale de 1763.

Depuis la Constitution de 1982 et les ententes subséquentes, y compris de nombreuses revendications territoriales avec notamment les nations Inuit, Gwich'in et Tlicho, les territoires sont devenus beaucoup plus autonomes. Alors qu'elles étaient autrefois soumises à la gestion directe du ministère des Affaires du Nord d'Ottawa et d'un gouverneur nommé par le gouvernement fédéral, elles peuvent désormais percevoir des impôts et des redevances, contrôler les terres et les ressources, gérer les municipalités et résoudre de nombreux problèmes locaux dans leurs assemblées législatives. Ottawa contrôle toujours la santé et l'éducation.

5 – LES CONSEILS DE BANDE

En vertu de la Constitution du Canada, les Premières Nations vivant dans les réserves sont gérées par des conseils de bande locaux, qui sont principalement financés par des fonds fédéraux. De nombreuses bandes gagnent activement des revenus d'entreprise, comme la pêche, les accords miniers, le tourisme et les casinos, et dépendent moins de la bourse fédérale. Environ le quart des bandes perçoivent également des impôts dans les réserves. Les conseils de bande sont néanmoins directement gérés par le ministère des Affaires autochtones du gouvernement fédéral (anciennement Affaires autochtones ou Affaires indiennes).

Les conseils de bande gèrent généralement cinq à dix fois plus d'argent par habitant que les municipalités canadiennes. Cependant, cet argent sert à fournir beaucoup plus de services, qui ne leur sont pas offerts par la province. Les conseils de bande doivent fournir l'éducation, les soins de santé et la justice, ainsi que des services locaux tels que le déneigement, les bibliothèques publiques, les infrastructures et l'eau courante. Dans le cadre de ce système, ils obtiennent généralement moins de services que les Indiens hors réserve qui deviennent des citoyens contribuables et des bénéficiaires de services fournis par la province.

N'oublions pas que les réserves sont généralement de petites parcelles de terre où les « Indiens » ont été rassemblés en tant que réfugiés sur leur propre terre. La quasi-totalité du territoire a été tournée vers des provinces qui, à dessein, étaient vouées à fournir des terres agricoles, des forêts et des ressources minérales aux colons fidèles à la Couronne britannique. Environ les deux tiers de toutes les terres canadiennes ont été cédées par les autochtones dans les traités numérotés, afin que les provinces de l'Ouest puissent être créées et que l'Ontario se soit agrandi.

  • Le budget équilibré

On peut dire que le gouvernement a un budget équilibré lorsque les dépenses du gouvernement sont égales aux recettes fiscales.

G = T : Budget équilibré

Lorsque les dépenses du gouvernement sont inférieures aux recettes fiscales, le budget est en excédent . Le gouvernement aura des fonds supplémentaires à mettre de côté pour l'avenir ou pour rembourser sa dette.

G < T : Excédent budgétaire

Lorsque les dépenses du gouvernement sont supérieures aux recettes fiscales, le budget est en déficit . Le gouvernement devra retirer de ses comptes d'épargne, ou contracter des dettes, pour payer les dépenses excessives.

G > T : Déficit budgétaire

Le gouvernement fédéral accuse un déficit budgétaire depuis quelques années. Pour l'exercice 2021-2022, les revenus d'Ottawa étaient de 316,4 milliards de dollars. Malheureusement, le gouvernement a dépensé 628,9 milliards de dollars. Le résultat a été un déficit budgétaire de 327,7 milliards de dollars, soit plus qu'une année complète de revenus. C'est un record, et évidemment dû à l'intervention massive du gouvernement à la suite de la pandémie de COVID-19.

19

(Source: https://budget.gc.ca/2022/pdf/budget-2022-fr.pdf).

En raison d'une population croissante, mais aussi d'une population vieillissante, le gouvernement est pressé d'augmenter les dépenses chaque année. Depuis la Grande Récession de 2009, les déficits budgétaires ont constamment oscillé autour de 20 milliards par an. Le gouvernement libéral du premier ministre Justin Trudeau prévoyait des déficits à deux chiffres jusqu'en 2022. Personne n'avait prédit un déficit de 300 milliards de dollars. Déjà.

D'où vient l'argent ? Pas le compte d'épargne du gouvernement fédéral. C'était fait à crédit. Plus à ce sujet plus tard.

Tableau - Exemples de positions budgétaires (milliards $)

Recettes fiscales

Dépenses publiques

Solde budgétaire

Situation budgétaire

450 000

455 000

-5 000

Déficit

375 000

365 000

10 000

Surplus

398 000

398 000

0

Équilibré

401 000

429 000

-28 000

Déficit

  • Recettes

    Les recettes fiscales fédérales

Il y a trois niveaux de gouvernement au Canada, et ils prélèvent tous des impôts (les réserves et les conseils de bande peuvent également prélever des impôts et 1/4 d'entre eux le font).

Le gouvernement fédéral a levé 316,4 milliards de dollars en 2020-2021. La majeure partie de cet argent provient de l'impôt sur le revenu (55,2 %), tandis que l'impôt sur les sociétés ne représente que 17,1 % des recettes totales. Les autres taxes comprennent la fameuse Taxe sur les produits et services (TPS), une charge de 5% sur la consommation au détail. Il ne représente que 10,2% de tous les revenus.

A noter également que les taxes sur les importations (droits) sont assez faibles et ne devaient pas augmenter au moment de la rédaction de ce budget (février 2022). Cependant, l'administration américaine Trump a augmenté ses droits sur les produits canadiens, comme l'acier et l'aluminium. Le gouvernement Trudeau a répondu par des augmentations sur d'autres biens américains importés au Canada. Les droits pourraient bien augmenter dans les prochaines années.

Tableau - Revenus du gouvernement fédéral, 2020-2021

Flux de revenus 2020-21 Part du total



Impôt sur le revenu total 237,0 74,9 %
  Impôt sur le revenu 174,8 55,2 %
  Impôt sur les sociétés 54.1 17,1 %
  Impôt sur le revenu des non-résidents 8.1 2,6 %



Total des taxes/droits d'accise 47,0 14,9 %
  Taxe sur les produits et services 32.4 10,2 %
  Droits de douane à l'importation 4.3 1,4 %
  Autres taxes/droits d'accise 10.3 3,3 %



Tarification de la pollution par le carbone 4.4 1,4 %
Revenus des cotisations d'assurance-emploi 22.4 7,1 %



Total des autres revenus 5.7 1,8 %
  Sociétés d'État -10.5 3,3 %
  Autres programmes 14.1 4,5 %
  Variation nette 2.2 0,7 %



Recettes budgétaires totales 316.4 100,0 %

Source : Budget fédéral 2022. https://budget.gc.ca/2022/pdf/budget-2022-fr.pdf

Notez que les chiffres de 2020-2021 ont montré une certaine variation dans quelques catégories, à savoir les sociétés d'État qui disent que leurs revenus ont chuté pendant la pandémie. Cependant, le tableau des revenus était à peu près le même que les années précédentes, nous ne vous ennuierons donc pas avec une série chronologique ici. L'histoire avec les dépenses, cependant, est complètement différente.

  • Les dépenses du gouvernement fédéral

Le gouvernement fédéral a dépensé un record de 628,9 milliards de dollars en 2020-2021. C'est le double du montant habituel (augmentation de 111,9 % par rapport à 2016).

La raison en était évidemment la pandémie de COVID-19 pour laquelle Ottawa a créé de nouveaux programmes. Un nouveau transfert personnel appelé COVID-19 Soutien du revenu pour les travailleurs a coûté 55,5 milliards de dollars. Un nouveau transfert aux entreprises appelé Subvention salariale d'urgence du Canada a coûté 80,2 milliards de dollars. Les programmes réguliers étaient également plus chers en raison de la pandémie. Par exemple, l'assurance-emploi a presque triplé, coûtant 58,4 G$. Une catégorie de transfert provincial (Autres paiements de transfert) a plus que doublé pour atteindre 98 milliards de dollars, permettant à Ottawa d'aider les provinces à payer pour les programmes d'intervention en cas de pandémie. Ces quatre catégories comptables s'élèvent à 292 G$, ce qui explique le déficit budgétaire.

Ajoutant à cette situation, de nombreux éléments réguliers du budget augmentaient également. Les prestations aux personnes âgées ont augmenté de 21,4 %. Les prestations pour enfants ont augmenté de 24 %. Les principaux transferts aux provinces ont augmenté de 55,3 %.

La seule dépense budgétaire qui a diminué a été - ironiquement - les frais de la dette qui, à 20,4 G$, étaient inférieurs à ceux de 2016, principalement en raison des taux d'intérêt plus bas en vigueur au Canada.

Tableau - Dépenses du gouvernement fédéral, 2020-2021

Comptes de dépenses 2020-21

Part

Variation depuis 2016




Principaux transferts aux personnes 200.1 31,8 % 120,1 %
  Prestations aux personnes âgées 58,5 9,3 % 21,4 %
  L'assurance-emploi 58,4 9,3 % 182,1 %
  COVID-19 Soutien du revenu pour les travailleurs 55,5 8,8 % n / a
  Prestations pour enfants 27.4 4,4 % 24,0 %




Principaux transferts aux autres ordres de gouvernement 106.7 17,0 % 55,3 %
  Transfert canadien en matière de santé 45,9 7,3 % 27,1 %
  Transfert social canadien 15,0 2,4 % 12,8 %
 Égalisation Péréquation 20.6 3,3 % 15,1 %
  Formule de financement territoriale 4.2 0,7 % 16,7 %
  Fonds canadien de développement communautaire 4.3 0,7 % n / a
  Soins à domicile et santé mentale 1.3 0,2 % n / a
   Apprentissage et garde des jeunes enfants à l'échelle du Canada0.00,0 %n / a
  Autres arrangements fiscaux 15.4 2,4 % n / a




Produit du cadreRistournes de tarification de la pollution retourné
4.6 0,7 % 119,0 %




Dépenses directes du programme   297.2 47,3 % 132,9 %
  Subvention salariale d'urgence du Canada 80.2 12,8 % n / a
  Autres paiements de transfert 98,0 15,6 % 135,6 %
  Dépenses d'exploitation 119.1 18,9 % 38,5 %




Dépenses totales du programme  608.5 96,8 % 111,9 %

Source : Budget fédéral 2022, https://budget.gc.ca/2022/pdf/budget-2022-fr.pdf

Lorsque les programmes de lutte contre la pandémie s'apaiseront, on peut s'attendre à ce qu'Ottawa tende à être en mesure d'équilibrer son budget. Dans ce cas, environ un tiers de l'argent est consacré à la gestion et à l'exploitation des fonctions du gouvernement fédéral telles que l'armée, la justice, l'environnement et les affaires étrangères (y compris les chèques d'aide sociale, la part d'Ottawa est la moitié du programme, les provinces paient le reste).

Un tiers de l'argent est directement transféré aux personnes, telles que les personnes âgées, les parents d'enfants ou les chômeurs. Un ensemble supplémentaire de transferts est envoyé aux provinces, mais effectué par l'intermédiaire de plusieurs ministères à Ottawa. Ces transferts sont inclus dans les dépenses de fonctionnement.

Un cinquième du budget est directement transféré aux provinces. Cela leur permet d'aider à payer les hôpitaux, les écoles, les routes et l'aide sociale.

Les paiements d'intérêts sur la dette fédérale représentent un dixième du budget.

Plus des deux tiers de l'argent recueilli par Ottawa sert à envoyer des chèques aux gens, aux provinces ou aux prêteurs. Environ un tiers seulement est utilisé pour les fonctions constitutionnelles du gouvernement fédéral.

  • La péréquation

Le Canada étant une fédération, la plupart des services publics sont fournis par les provinces, qui détiennent une certaine autonomie. Ce « partage des pouvoirs » est protégé dans la Constitution du Canada. Cependant, la première constitution du Canada (1867) a donné à Ottawa le seul rôle de percevoir les impôts. Le Québec a été la première province au Canada à mettre en place son propre régime d'impôt sur le revenu, sous le gouvernement de l'Union nationale de Maurice Duplessis . D'autres provinces ont emboîté le pas depuis, mais Ottawa perçoit toujours la plupart des impôts du pays.

Pour être en mesure de fournir les services qui sont sous sa responsabilité, le gouvernement du Québec reçoit des transferts d'Ottawa, en plus de percevoir ses propres revenus. Pour s'assurer que les services à travers le pays sont de qualité égale, le gouvernement fédéral gère un programme de péréquation qui prélève 20,6 milliards de dollars sur l'assiette fiscale canadienne totale. L'argent de ce programme est transféré aux provinces les plus pauvres qui sont l'Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, le Manitoba et le Québec. Il existe également un programme pour les territoires appelé Formule de financement des territoires.

Le Québec reçoit le plus gros chèque (13,2 G$ en 2021), qui compte pour plus de la moitié des sommes du programme. Mais si l'on tient compte de la taille de la population, le Québec reçoit environ la moitié des transferts de l'Île-du-Prince-Édouard et du Nouveau-Brunswick. C'est parce que le Québec est assez pauvre pour toucher un chèque de péréquation, mais pas aussi pauvre que les provinces maritimes. La péréquation est une question controversée dans la politique canado-québécoise. Les fédéralistes soutiennent que le Québec aurait du mal à s'en sortir sans ce transfert. Les souverainistes soutiennent que le programme est une largesse non-productive qui maintient le Québec dans un état de dépendance vis-à-vis du reste du Canada. Le ressentiment s'est également accru ces dernières années dans les provinces de l'Ouest, soit l'Alberta, dont les contribuables ne bénéficient pas du programme. Il est à noter que le PIB par habitant de l'Alberta est le double de celui du Québec.

Tableau - Transferts de péréquation par province et par habitant, 2021

Province Transfert 2021 (M$) Population 2021 par habitant
Île du Prince Édouard 454 154 331 2 942 $
Nouveau-Brunswick 2 210 775 610 2 849 $
Nouvelle-Écosse 2 146 969 383 2 214 $
Manitoba 2 510 1 342 153 1 870 $
Québec 13 253 8 501 833 1 559 $




Totale / Moyenne 20 573 11 743 310 1 752 $

Source : Finances Canada 2021, Recensement 2021, calculs de l'auteur.

Il y a eu un certain mouvement dans la liste des provinces qui bénéficient du programme de péréquation. Il y a de nombreuses années, Terre-Neuve se trouvait dans la même situation économique que ses voisins des Maritimes. En fait, elle était en faillite lorsqu'elle a rejoint le Canada en 1949. Cependant, la découverte de pétrole sur ce qui est maintenant connu sous le nom de plate-forme Hibernia dans l'océan Atlantique a poussé la province historiquement pauvre hors de la péréquation et dans la liste des provinces riches.

L'Ontario est depuis longtemps une province riche au Canada, grâce à l'industrie financière regroupée sur Bay Street à Toronto et à l'industrie automobile dispersée entre Oshawa et Windsor. La récession de 2008 a fait passer le statut de la province de « nanti » à « démuni », l'inscrivant sur la liste des bénéficiaires de la péréquation. Les choses se sont remises sur les rails pour la province et elle est maintenant revenue au statut de « province riche ».

Enfin, un mot sur l'Alberta, dont la richesse pétrolière semblait inépuisable et illimitée. Cela a ralenti récemment alors que l'Alberta s'efforce de faire passer son économie du pétrole aux technologies propres. On parle que la province pourrait éventuellement recevoir la péréquation, mais seul le temps nous le dira.

  • Déficit et dette publics

Les gouvernements s'endettent lorsque leur budget est déficitaire. Des déficits répétés augmenteront la dette. La dette publique est égale aux déficits cumulés. Les gouvernements préfèrent généralement dégager un excédent avant de commencer à rembourser la dette. Cependant, chaque année, ils doivent payer les frais d'intérêt.

En 2021, la dette fédérale s'élevait à 1 004 360 000 000 $ ou 1 000 milliards de dollars, ou encore 1 billion de dollars. Ce nombre a doublé en une dizaine d'années. La dette d'Ottawa équivaut maintenant à la moitié (50,5 %) du PIB du pays.

Le graphique suivant montre la situation réelle au Canada, depuis 1966 (DPB, 2021). Notez qu'il y a eu une période de 15 ans de 1980 à 1995 où des déficits budgétaires modérés (ligne bleue) ont été constamment enregistrés et ont contribué à une augmentation importante de l'accumulation de la dette (ligne orange). Celles-ci étaient pour la plupart sous les auspices des progressistes-conservateurs de Brian Mulroney . À partir de 1995, Ottawa subissait des pressions de la part de créanciers internationaux pour mettre de l'ordre dans ses finances. Les libéraux de Jean Chrétien ont procédé à la réduction des déficits jusqu'à ce qu'ils (plus tard les libéraux de Paul Martin) aient pu enregistrer des excédents dans les années 1997 à 2008. Vous pouvez voir sur le graphique que durant cette période, le niveau d'endettement a en fait diminué, permettant au Canada de retrouver sa crédibilité sur les marchés internationaux du crédit.

En 2008, la Grande Récession a forcé le gouvernement conservateur de Stephen Harper à augmenter les dépenses dans ce qui était alors un plan de relance sans précédent de plus de 60 milliards de dollars. Les choses se sont légèrement améliorées dans les années 2014 à 2019, alors que le gouvernement libéral de Justin Trudeau prévoyait de réduire les déficits assez lentement, en les maintenant dans la fourchette des 20 milliards de dollars. Bien sûr, la pandémie de COVID-19 de 2020-2021 a changé ces plans. Vous pouvez voir que le déficit sans précédent de 2020 a eu un impact direct sur le niveau de la dette.

Graphique - Solde budgétaire fédéral et dette

image-1654877224626.png

Les déficits sont censés aider l'économie à revenir à la production potentielle. Dans le cas du Québec , le gouvernement a équilibré son budget en 2018-2019, mais a également eu recours à des dépenses massives pendant la pandémie.

Comparer les pays

Pour comparer les déficits budgétaires entre les pays, ou au fil du temps, les économistes utilisent une part du solde budgétaire sur le chiffre du PIB des pays. Un déficit budgétaire de 1 %, en pourcentage du PIB, est un problème moindre qu'un déficit de 15 % par rapport au PIB. La dette du Canada peut sembler astronomique, mais compte tenu de la taille de notre économie, elle pourrait être beaucoup plus gérable que dans un autre pays. En examinant la dette comme part du PIB, on peut voir que le Canada disposait de la « marge de crédit » pour s'endetter autant.

La dernière fois que notre dette fédérale a été un problème, c'était en 1995. Le Fonds monétaire international nous soufflait sur le cou en demandant le remboursement de la dette émise au nom du gouvernement dans les années 1980 et 1990. En 1995, le ratio dette/PIB était de 46,6 % (ligne orange). Ottawa a procédé à la réduction de ses dépenses et à la réduction des déficits. Comme vous l'avez vu précédemment, cela n'a pas vraiment réduit la dette globale de beaucoup, mais puisque l'économie était en croissance - et il y avait pas mal de croissance dans les années 2000 - le ratio dette/PIB est tombé à 26,9 % en 2008. Bien sûr, le les déficits ultérieurs ont rapproché ce ratio de 30 %, mais il s'agit d'un niveau gérable. Comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-dessous, le plan de relance record de 300 milliards de dollars de 2020-21, a augmenté le ratio Dette/PIB à 50,5 %,

Si vous regardez la position budgétaire en tant que part du PIB (ligne bleue), vous pouvez voir que l'énorme relance de 2020-2021 valait en fait 14,2 % du PIB. C'est tout de même un record, mais cela aide à relativiser les valeurs nominales. Remarquez la taille relative du déficit de 2009 (3,3 %), il semble avoir à peu près le même poids que les déficits répétés des années 1980 et 1990 (allant de 2,4 à 4,1 %).

Graphique - Budget fédéral et dette en pourcentage du PIB

image-1654877772319.png

Comme vous pouvez le voir dans le tableau ci-dessous, la dette du Canada n'est pas aussi critique que celles du Japon, du Soudan, de la Grèce, de l'Érythrée et du Cap-Vert, dont les ratios d'endettement représentent plus du double de leur PIB. La Grèce, le Soudan et le Japon sont plus du triple.

Tableau - Top 5 des pays les plus endettés par rapport au PIB, 2021.

Rang Pays Dette/PIB
#1 Japon🇯🇵 257%
#2 Soudan🇸🇩 210%
#3 Grèce🇫🇷 207%
#4 Érythrée🇪🇷 175%
#5 Cap-Vert🇨🇻 161%

Source : Perspectives de l'économie mondiale du FMI, extraites de https://www.visualcapitalist.com/global-debt-to-gdp-ratio/,


-

En Bref

Le budget de l'État a un impact sur l'économie. Lorsque le budget est déficitaire, les recettes fiscales sont insuffisantes pour couvrir les dépenses. Un excédent budgétaire signifie que les recettes fiscales sont supérieures aux dépenses.

Le gouvernement canadien gère un programme de péréquation qui prend l'argent des provinces riches pour le donner aux pauvres. Le Québec en reçoit plus de la moitié : 13 milliards de dollars.

 -

Aide-mémoire

Budget équilibré :
Lorsque les dépenses du gouvernement sont égales aux recettes fiscales.

Excédent budgétaire :
lorsque les dépenses publiques sont inférieures aux recettes fiscales.

Déficit budgétaire :
lorsque les dépenses publiques sont supérieures aux recettes fiscales.

Dette publique :
Déficits cumulés.

Péréquation :
Programme de redistribution aux provinces pauvres.

-

Références et lectures complémentaires

Colander, D. C., Rockerbie, D. W., & Richter, C. (2006). Macroeconomics, Third Canadian Edition. McGraw-Hill Ryerson.

Government of Canada. (2022). Budget 2022. Department of Finance. Retrieved June 10, 2022, from: https://budget.gc.ca/2022/pdf/budget-2022-en.pdf

MacMahon, T. (2011). WTF: The federal budget and 50 years of Canadian debt. The National Post. Retrieved from http://news.nationalpost.com/2011/03/21/graphic-50-years-of-canadian-debt/

Sabin, J. (2017). A Federation within a Federation? Devolution and Indigenous Government in the Northwest Territories. IRPP Study. N. 66, November 2017. Retrieved March 22, 2018, from: http://irpp.org/wp-content/uploads/2017/11/study-no66.pdf

Visual Capitalist. (2021). Global Debt to GDP Ratio. Retrieved June 10, 2022, from: https://www.visualcapitalist.com/global-debt-to-gdp-ratio/