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Les marchés libres et les enchères

- Pourquoi devrais-je m'en soucier?

Les marchés libres permettent aux gens de réaliser des transactions sans se sentir obligés de vendre, ou d'acheter. De nombreux économistes y voient une certaine sagesse, comme quoi les marchés sont mieux placés pour décider qu'un comité de leaders, aussi sages soient-ils. Cette opinion a une grande influence sur les lois du pays et le niveau d'intervention du gouvernement dans la vie quotidienne. Mais que sont exactement les marchés, et sont-ils vraiment « libres » ?

 - Cette leçon comporte 6 parties

  • Les mécanismes d'allocation
  • Un modèle de transaction simple
  • Quatre caractéristiques des marchés libres
  • Quatre types de marchés libres
  • Des principes
  • Limites

- Que sont les marchés libres et les enchères?

Les marchés sont une façons d'organiser la production. Pour bien les comprendre, il faut une vision d'ensemble du système économique. À la base de l'économie, il y a la production, mais aussi la transaction, c'est à dire cette rencontre entre deux personnes qui permet des échanges de biens et de services. Plus on échange, plus les producteurs se spécialisent. Le type de marché a donc une influence très importante sur les emplois et les modes de production.

Les marchés sont des institutions sociales qui coordonnent l'économie. Ils sont intimement liés à la culture locale, ainsi qu'au régime légal et réglementaire des différentes industries. Outre les paramètres sociaux, les marchés sont généralement libres puisqu'ils offrent la possibilité pour les deux parties à la transaction de renoncer à l'accord s'ils ne s'entendent pas sur le prix ou la quantité. La liberté permet également aux gens d'entrer sur un marché sans avoir à demander la permission. Par exemple, un vendeur peut ne pas aimer le fait que de plus en plus de vendeurs lui font concurrence. Dans un marché libre, il ne peut rien y faire.

Certains marchés ont plus de liberté que d'autres. La réglementation gouvernementale limite généralement cette liberté, et la plupart du temps, c'est pour protéger les consommateurs. Par exemple, il est illégal de vendre certains produits, comme des produits chimiques toxiques ou des drogues illicites, au Canada. Il existe également de nombreuses réglementations dans l'industrie alimentaire, afin que les consommateurs ne tombent pas malades.

On fait la différence entre les marchés privés et les marchés publics. Les marchés sont privés au sens où elles ne concernent que les gens qui sont impliqués dans la transaction. Personne d'autre ne saura la quantité transigée, ni à quel prix. C'est le cas des transactions immobilières au Canada, ainsi que des ventes privées comme une vente de garage.

Les marchés sont publics au sens où ce sont des « lieux » publics où les gens peuvent échanger des biens et des services. Tout le monde peut savoir les paramètres de la transaction. Souvent, ces lieux sont des espaces physiques où les gens peuvent se rendre et s'attendre à trouver des kiosques, des stands et des magasins qui proposent des produits. Les informations de transaction sont publiques. C'est à dire que tout le monde voit ce qui se passe. Les marchés peuvent être organisés de manière sporadique, comme un marché fermier du samedi en été. Les marchés peuvent aussi être plus permanents, comme une rue commerciale de la ville ou une galerie marchande. Les marchés peuvent également être des espaces immatériels, tels que les sites Web transactionnels en ligne comme eBay et Amazon.

  • Les mécanismes d'allocation

Il existe plusieurs façons d'organiser la production, ainsi que sa distribution. Dans un premier temps, les gens peuvent cultiver, pêcher et chasser leur propre nourriture, puis donner l'excédent à leurs amis et à leur famille. Il ne s'agit pas d'une pratique dépassée, bien des gens fabriquent encore leurs propres biens. Au sens strict, il s'agit d'une autarcie, totalement autonome et sans transactions.

Dans un deuxième temps, les gens peuvent organiser des échanges sans monnaie. On parle généralement de troc, mais pas toujours. Dans le cas du troc, les gens fabriquent des biens, mais pas tous. Ils vont s'organiser en communauté, ce qui permet aux gens de se spécialiser. Dans certains cas, le troc n'est pas coordonné, et s'effectue généralement dans une place centrale, comme un marché, ou par les négociation de gré à gré, comme dans le cas de deux agriculteurs qui s'échangent du blé pour du foin. Dans d'autres cas, un groupe de décideurs allouent la production à chaque ménage. Les gens ne sont pas directement impliqués dans les transactions, mais elles ont lieu sur le plan collectif. C'est le cas du socialisme économique, ou encore des biens publics comme la défense militaire, l'éducation et les soins de santé universels. Ce sont tous des exemples de mécanismes d'allocation non monétaires qui peuvent être efficaces, mais qui ont leurs limites.

Dans un troisième temps, il y a la possibilité que l'argent soit utilisé dans les transactions. Du coup, chacun produit et doit trouver un acheteur pour sa production, en échange de monnaie. Les transactions peuvent se faire de gré à gré, ou encore sur une place publique comme un marché central. Ainsi, la monnaie sert pour compléter le panier de biens dont chaque ménage a besoin. Cette idée du marché est ancienne, et encore d'actualité.

Bien que la monnaie soit associée aux marchés, il existe deux types de mécanismes d'allocation monétaire : les biens publics et les marchés libres. Dans le premier cas, les gouvernements peuvent produire eux-mêmes un bien ou un service, puis décider qui peut le consommer. Dans ce cas, l'État commande habituellement une organisation indépendante comme un conseil scolaire ou une société parapublique (c'est-à-dire des sociétés d'État au Canada). Les sociétés sont dirigées par des comités qui fixent généralement des quotas de production à mettre à disposition. C'est le cas des biens publics comme les soins de santé universels et l'éducation dans les écoles publiques au Canada, par exemple. Les comités sont importants car ils permettent un retour d'information sur les quantités et la qualité des prestations. Les gouvernements peuvent aussi avoir cours aux appels d'offre pour se procurer ce dont ils ont besoin. Il s'agit donc d'un mécanisme public qui guide la production du secteur privé.

Dans le second cas, les marchés libres, l'entreprise privée est libre d'entrer et de sortir du marché, ce qui est permis par l'existence de l'État de droit, de la propriété privée et du droit des contrats. En dehors des règles de sécurité de base, il y a peu de contrôle sur les décisions concernant la quantité à produire et à acheter. Les producteurs et les acheteurs qui se trompent quant aux quantités nécessaires au bon fonctionnement du marché, le font à leur dépends. Les marchés libres sont donc plus risqués que les autres mécanismes d'allocation.

Tableau sommaire
Mécanisme d'allocation
Sans transaction Gré à gré
Transaction publique
Coordination

Non-Monétaire

Autarcie

Troc

Marché de troc

Socialisme

Monétaire


Marché privé

Marché libre

Biens publics, Appel d’offres


  • Un modèle de transaction simple

Commençons avec un modèle simple pour comprendre une transaction de gré à gré.

Inspiré de Léon Walras

Notre modèle s'inspire des travaux de l'économiste français Léon Walras. Son travail le plus célèbre s'est intéressé à déterminer si les marchés étaient en équilibre, et s'il y avait un équilibre général pour tous les marchés. La loi de Walras stipule qu'il existe un tel équilibre, et cela a été la base de la plupart des recherches en micro-économie au cours du siècle dernier. Ceci étant dit, nous essaierons de comprendre les marchés avant d'aborder des questions plus philosophiques comme l'équilibre général.

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Un marché a essentiellement deux côtés, un acheteur d'un côté et un vendeur de l'autre. Il existe de nombreux types de marchés, comme nous le verrons plus tard.

Le mouvement initial pour démarrer la transaction est une convention sociale, qui dépend de la culture. Sur certains marchés, l'acheteur doit faire le premier pas. C'est ce qu'on appelle un prix d'offre ou une enchère. D'autres fois, le vendeur doit commencer le processus. C'est le prix demandé ou affiché.

Une fois qu'une offre ou une demande est présentée, vous verrez alors la négociation avoir lieu. Si l'offre finale n'est pas égale à la demande finale, il n'y aura pas de transaction. Si l'offre finale est égale à la demande finale, la transaction s'effectue à ce que l'on appellera le prix du marché.

Quelques définitions :

Prix ​​offert :
Le prix qu'un acheteur est prêt à payer pour un produit. Aussi enchère.

Prix ​​de réserve :
Le prix le plus élevé qu'un acheteur est prêt à payer pour un produit.

Prix ​​demandé :
Le prix qu'un vendeur souhaite recevoir pour un produit. Aussi prix affiché.

Prix ​​de revient :
Le prix le plus bas qu'un vendeur est prêt à accepter. Aussi prix coûtant.

Prix ​​du marché :
Le prix qui répond à la fois aux exigences des deux parties. Le cours acheteur doit être égal (ou supérieur) au cours vendeur.

Bien sûr, il y a des paramètres. Certaines personnes aiment enchérir très bas. Ils pourraient offrir 100 000 $ pour une grande maison en ville. En anglais, c'est une offre low-ball. Cela pourrait fonctionner, ce qui serait formidable pour l'acheteur. Mais généralement, le vendeur préférera probablement négocier avec quelqu'un d'autre.

Les low-ballers ont un problème majeur : les vendeurs ont un prix de revient . Ils ne peuvent pas vendre en dessous de leur coût d'exploitation ou de faire des affaires. Dans la plupart des cas, le prix de revient est le prix le plus bas qu'un vendeur est prêt à accepter, ou la demande la plus basse.

Si vous voulez faire une offre low-ball, essayez de trouver le prix de revient, puis ajoutez 10 pourcent. Il se pourrait que l'offre soit acceptée. Le problème est que les prix de revient ne sont pas des informations publiques. Les vendeurs font généralement tout ce qu'ils peuvent pour garder ces informations privées.

Un autre paramètre est du côté de l'acheteur. Il ou elle ne dispose pas de fonds illimités (généralement) pour effectuer un achat. Étant donné que le vendeur bénéficiera d'un prix de vente plus élevé, la première offre à venir pourrait ne pas être suffisamment élevée pour conclure l'affaire. Le pouvoir d'achat maximal de l'acheteur s'appelle le prix de réserve . Les acheteurs tiennent également à garder leur réserve secrète. Avez-vous déjà ouvert votre portefeuille chez le vendeur pour lui montrer combien d'argent vous avez vraiment pour effectuer la transaction ? Vous donneriez essentiellement votre offre la plus élevée au tout début du processus de négociation.

Voici quelques situations :

Si le prix offert final est inférieur au prix demandé, il n'y a pas de transaction. Les deux parties doivent se dire adieu.

Lorsque vous entrez dans un magasin, les articles ont déjà un prix affiché. La convention sociale au Canada décourage la négociation de ces prix. Comparativement à d'autres parties du monde, les Canadiens sont connus pour être très polis et timides lorsqu'il s'agit de négocier. Cela est particulièrement vrai dans les grands magasins où le personnel n'est pas en mesure de modifier les prix. Il est généralement plus facile de négocier les prix dans les petits magasins ou lorsque vous achetez un article coûteux, comme un meuble, une voiture ou une maison. Si vous commencez à négocier, considérez ce qui se passe si le vendeur prend votre offre comme une insulte...

Si le prix offert final est égal au prix demandé, il y aura transaction.

Le mariage sera consommé. Les gens heureux sont sans histoire.

Pourquoi l'acheteur voudrait offrir un prix supérieur au prix demandé? C'est qu'il craint la surenchère venant d'autres acheteurs... C'est la galère. Dans un marché très serré, vous pourriez avoir peur qu'une offre équivalente ne soit pas assez séduisante pour sceller l'affaire. Rares sont les vendeurs qui refuseraient une telle déclaration d'amour... économique.

Scénario : Un client entre dans un magasin de chaussures spécialisé pour acheter une paire de baskets en édition limitée, les Nike Supreme Dunk High. Le magasin dispose d'une paire, et c'est la bonne taille. Il y a une file d'attente à l'extérieur de 100 personnes, qui attendent pour les mêmes chaussures. Compte tenu des paramètres de prix ci-dessous, quel serait un résultat prévisible ?

 

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Voici les paramètres

Prix demandé: 300 $
Prix offert : 250$ 

Prix ​​de réserve : 400 $
Prix coûtant : 50 $

Sur un graphique, on voit que le prix demandé en insuffisant pour régler la transaction. Il n'y a qu'une seule paire de chaussures, donc les points s'alignent verticalement. Sur le graphique, les valeurs de l'acheteur sont en bleu et les valeurs du vendeur sont en rouge.

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Le modèle ne prédit pas le prix final, mais il élimine de nombreuses possibilités. Le prix du marché doit être supérieur au prix de revient de 50 $ et inférieur à la réservation de 400 $. Il se retrouverait également probablement au prix demandé de 300 $, ou plus, compte tenu de la file de gens qui attendent à l'extérieur.

L'enchère à 250$ n'est pas une bonne idée. Le commerçant le refusera probablement et demandera à la prochaine personne d'entrer dans le magasin. Au final, l'acheteur va payer au moins 300 $ pour les chaussures.

Ceci dit, s'il n'y avait pas de file d'attente à l'extérieur, une enchère à 250 $ pourrait fonctionner !

  • Quatre conditions des marchés libres

Il ne peut y avoir de transaction sur le marché libre si l'une des conditions suivantes n'est pas remplie :

  1. Il y a au moins un acheteur
  2. Il y a au moins un vendeur
  3. Le produit existe
  4. Les deux parties sont libres de convenir du prix et de la quantité

La quatrième condition est également appelée « accord mutuel » et concerne la liberté de transiger. On pourrait dire qu'il pourrait y avoir un échange marchand, même sous la coercition (la force). Un criminel pourrait vous forcer à acheter son produit au prix de son choix. Cependant, ce marché n'est pas « libre », et on le considérerait comme immoral. Les marchés libres impliquent que les deux parties sont libres d'accepter, ou pas. Ils sont libre de refuser. Plus tard, nous parlerons des marchés parfaitement concurrentiels, qui reposent sur l'idée de la libre entrée des producteurs sur le marché.

Un autre exemple de marché coercitif serait lorsque les acheteurs ne sont pas obligés de consommer, mais lorsque les prix et les quantités sont fixées par le fournisseur. C'est ce qu'on appelle un monopole, et dans de nombreux cas, ceux-ci sont gérés par l'État. Par exemple, l'enseignement universitaire au Canada est essentiellement un marché géré par l'État, où les autorités provinciales fixent des quotas pour le nombre d'étudiants par école et fixent également le « coût total » qui est la dépense moyenne par étudiant. Le gouvernement fixe également des paramètres pour le niveau des frais que les collèges peuvent facturer aux étudiants, qui sont libres de choisir une école ou une autre. Ce n'est pas un marché « libre », mais c'est tout de même assez moral.

  • Quatre types de marchés libres

Selon le type de produit, les marchés ne fonctionnent pas de la même manière. Il existe cinq types de marchés libres :

Gré à gré:
Un acheteur et un vendeur. Négociation privée et confidentielle. Les conditions font généralement l'objet d'un contrat. Souvent, chaque agent engagera un courtier professionnel si sa connaissance du marché est perçue comme inférieure à celle de l'autre agent. Chaque transaction peut avoir des prix et quantités différentes. 

Appel d'offres:
Dans le cas de gros contrats, l'acheteur utilisera le processus d'appel d'offres pour attirer plusieurs producteurs et les forcer à se faire concurrence sur le prix et la qualité pour l'entreprise. Dans un appel d'offres public, les informations du contrat final sont connues de tous. Dans un appel d'offres privé, certains documents (spécifications techniques, prix, quantités) sont gardés privés et sont protégés par des accords de confidentialité.

Marché de détail:
Plusieurs acheteurs et un seul vendeur, mais une grande quantité de produits. Pas de négociation. Le prix est fixé par le vendeur en espérant qu'il corresponde aux conditions du client moyen en termes de valeur, de quantité et de qualité. Les vendeurs adaptent leur prix si les ventes sont insuffisantes.

Encan / Enchère:
Une unité de produit, qui est unique et rare. Un vendeur, mais de nombreux acheteurs. Le commissaire-priseur prend les enchères et l'offre la plus élevée remporte le prix. eBay est un site d'enchères en ligne. Les enchères peuvent être secrètes ou publiques. Le prix final peut être secret ou public. Les encans sont souvent utilisées pour commercialiser des œuvres d'art rares, des objets de collection et des talents rares tels que des sportifs professionnels et des artistes.

Dans ce graphique, le vendeur démarre le processus avec une demande de 100 $ (en rouge). La première enchère arrive à 500$, puis 600$ et enfin 650$ (en bleu).

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Marché libre / Open market:
Beaucoup d'acheteurs et beaucoup de vendeurs. Plusieurs unités du même produit. Un arbitre prend les offres des acheteurs et les prix demandés. L'arbitre règle la différence et fixe le prix auquel chacun est astreint. Les acheteurs et les vendeurs ne savent pas avec qui ils transigent.

Plus de définitions

Courtier :
Quelqu'un qui met en relation les acheteurs et les vendeurs.

Arbitre :
Quelqu'un qui décide laquelle de plusieurs options prévaudra.

Asymétrie d'information :
L'une des parties détient plus d'informations que l'autre partie, sur le prix de réservation ou le prix de revient de l'autre partie.

  • Principes positifs et normatifs

Positif :
les transactions n'ont lieu que lorsque les deux parties sont d'accord.

Normatif :
Les gouvernements devraient intervenir si le surplus du consommateur est trop faible par rapport au profit du vendeur.
Les gouvernements devraient interdire les encans pour limiter l'augmentation des prix, et ce, surtout sur les marchés qui sont des nécessités publiques.

  • Limites

Ces cinq types de marchés libres ont leurs limites. Les marchés peuvent être libres, mais donner des résultats imparfaits. Par exemple, les acteurs sur le marché peuvent contrôler le stock sur un marché, ou encore détenir des informations secrètes comme les niveaux de stock à l'échelle de l'industrie, la qualité du produit, ou les alternatives disponibles.

Le meilleur résultat possible sur le marché serait de :

  • Maximiser la quantité de produit consommé
  • Minimiser le coût moyen pour les consommateurs
  • Ne donner aucun avantage ni au vendeur ni à l'acheteur

On peut s'attendre à ce que le coût et le prix de réservation soient tenus secrets. Mais si on en dévoile un, il faut dévoiler les deux.

Le marché de gré à gré comporte un risque, celui de l'asymétrie d'information. Cela signifie que chaque partie peut douter qu'elle détienne suffisamment d'informations sur le produit et la situation de l'autre partie pour les guider suffisamment tout au long du processus de négociation. Ils peuvent se rendre compte qu'ils ne connaissent pas assez le marché, ce qui peut conduire à une mauvaise négociation. Par conséquent, de nombreuses personnes font appel à des courtiers pour les aider à évaluer la valeur correcte d'un produit. Malheureusement, les courtiers coûtent cher et peuvent ou non travailler dans le plein intérêt de leur client, selon le type de rémunération qui a été convenu.

Le marché de détail comporte également le risque d'informations asymétriques, car la plupart des gens ne comparent pas toujours les prix avant d'acheter. Selon les travaux importants de Salop et Stiglitz, la plupart des magasins peuvent surestimer légèrement les prix parce qu'ils savent que les gens tiennent compte du coût d'opportunité du « lèche-vitrine » ou de la comparaison des prix. Ceci dit, l'arrivée du commerce en ligne a forcé bien des magasins à réduire leurs prix, ou à fermer leurs portes.

L'encan est typique des situations où le fournisseur a un contrôle total sur le marché parce qu'il possède un produit rare. Les acheteurs se plaignent souvent d'avoir trop payé lors d'une enchère, d'être émotionnellement bouleversés par le processus et par le risque de perdre l'enchère. Le vendeur obtient le prix le plus élevé possible. Les enchères peuvent également être injustes si un acheteur essaie d'augmenter le prix sans avoir la véritable intention d'acheter le produit. Sur le marché canadien de l'habitation, les offres sont gardées secrètes pour les autres soumissionnaires, ce qui est frustrant parce que les soumissionnaires ne sauront jamais quelles étaient les offres. Certains y voient une tendance à surenchérir, pour sécuriser la transaction. Or, si les enchères étaient ouvertes, et si les acheteurs pouvaient modifier leurs enchères, les prix augmenteraient encore plus.

Le marché libre peut également conduire à des échanges déloyaux si les acheteurs et les vendeurs ne partagent pas toutes les informations sur le produit. De plus, les marchés véritablement ouverts sont rares. Les exemples incluent les marchés boursiers informatisés où un arbitre logiciel fixe les prix en temps réel en faisant correspondre les offres et les demandes. Si une « offre » pour une action de la société arrive à 10,10 $ et que la « demande » d'un vendeur est de 10,05 $, la transaction peut se dérouler à 10,07 $, en fonction des paramètres prédéfinis du logiciel d'arbitrage.

Cependant, les développements récents du courtage informatique ont donné un avantage aux grands investisseurs institutionnels. Leurs ordinateurs peuvent exécuter de nombreuses petites transactions à tous les prix possibles. L'ordinateur peut ainsi déterminer - en quelques millisecondes - le prix de réservation d'un acheteur et utiliser cette information pour exécuter une transaction plus importante à ce prix de réserve. C'est injuste pour les acheteurs qui ne peuvent pas faire de même. Impossible pour les petits acheteurs de faire révéler le prix plancher des vendeurs (Schmouker, 2009).

Politique verte

La tarification de la pollution – si c'est la politique que vous choisissez – dépend du type de marché.

Dans certains cas, les gouvernements ont créé un système de « plafonnement et d'échange » pour commercialiser la pollution. Dans ce système, la pollution est plafonnée et divisée en quantités égales, qui deviennent alors un permis de polluer. Ces permis sont rares, donc ils ont une valeur. Ils sont donc négociables. Une société disposant d'une technologie plus propre peut donc vendre ses permis à d'autres sociétés « moins propres ». Vous pourriez même voir une vente aux enchères se produire lorsque les permis deviennent de plus en plus rares.

Solutions au réchauffement climatique

Dans le cas d'une taxe carbone sur les GES, on pourrait imaginer qu'elle fonctionne mieux dans un marché ouvert. Tout le monde paie les mêmes prix et la taxe a un effet dissuasif sur la demande. Ce serait important que cette taxe soit transparente, que les gens n'aient pas l'impression que certaines transactions privées pourraient éviter de la payer.

Notre modèle walrasien simple indique différents types de marchés. Cela permet à l'économiste de réfléchir aux différentes approches que l'on pourrait adopter en fonction de la structure de l'industrie.

Booster de démocratie

Il est important que les consommateurs sachent s'ils ont un pouvoir sur un marché. La démocratie n'est pas seulement politique. Il s'agit également de faire entendre votre voix dans l'économie de marché. Bien sûr, votre voix n'aura pas beaucoup d'importance si vous vous battez contre d'autres pour un produit dans une enchère compétitive.

Que vous soyez à la pompe à essence ou que vous achetiez un billet d'avion en ligne, les taxes sur le carbone vous affecteront. Il est important que nous établissions les marchés de manière à ce que les consommateurs aient toujours des options, aient toujours les meilleures informations, afin qu'ils puissent avoir un certain pouvoir sur la transaction.

- En bref

Les marchés libres sont des « lieux » où les gens peuvent échanger des biens et des services.

Les marchés libres ont besoin d'un acheteur, d'un vendeur, d'un produit et de la liberté de s'entendre sur le prix et la quantité.

Les marchés libres peuvent conduire à des transactions déloyales. Les marchés véritablement « ouverts » sont rares et souvent limités aux bourses.

- Aide-mémoire

Prix ​​du marché :
Le prix qui répond à la fois aux exigences de l'offre et du cours vendeur. Le cours acheteur final doit être égal (ou supérieur) au cours vendeur final.

Marché libre :
De nombreux acheteurs et de nombreux vendeurs. Plusieurs unités du même produit. Un arbitre prend les offres des acheteurs et les prix demandés. L'arbitre règle la différence et fixe le prix auquel chacun est astreint. Les acheteurs et les vendeurs ne savent pas avec qui ils transigent.

- Références et lectures complémentaires

Salop, S. & Stiglitz, J. (1977). Bargains and Ripoffs: A Model of Monopolistically Competitive Price Dispersion. The Review of Economic Studies, vol. 44, n° 3 (octobre 1977), pages 493-510. URL stable : http://www.jstor.org/stable/2296903

Schmouker, O. (2009). Les ordinateurs fument le contrôle des bourses. Les Affaires . Extrait de http://www.lesaffaires.com/secteurs-d-activite/services-financiers/les-ordinateurs-prennent-le-controle-des-bourses/504621

Walras, L. (1874). Éléments d'économie politique pure ou théorie de la richesse sociale. Paris, Librairie générale de droit et de jurisprudence.