Qu'est-ce que l'économie ?

- Pourquoi devrais-je m'en soucier?

La destruction de l'environnement, le réchauffement climatique, la pauvreté et l'état de la démocratie sont tous des phénomènes liés à ce que nous produisons, comment nous produisons et où nous produisons. Ce sont des questions assez importantes, mais l'économie touche également des myriades d'autres questions comme l'alphabétisation, les échanges culturels, la santé, le confort matériel, les loisirs, les arts et les sports...

- Ce chapitre comporte 3 parties

• L'économie est une science sociale
• Modèles économiques
• Vérification empirique

- Qu'est-ce que l'économie ?

Le mot économie peut évoquer différentes idées.

Premièrement, une économie est un système de production de biens et services. À lui seul, le mot économie évoque toutes les infrastructures, les connaissances, les procédés, et les matériaux qui sont utilisées pour fabriquer des voitures, des maisons, et des repas, mais aussi pour produire des services comme le cinéma, l'éducation, et les soins de santé.

Deuxièmement, l'économie fait aussi référence à une science sociale. Une définition globale la science économique, ou de l'économique, est « l'étude de l'allocation de ressources limitées ou rares entre des fins alternatives et concurrentes » (Daly & Farley, 2011). En d'autres mots, les économistes s'intéressent aux problèmes d'optimisation de la production, où des individus et des groupes de personnes essaient de tirer le meilleur parti de leurs ressources.

Puisque les ressources sont souvent limitées, de nombreux économistes mettront l'accent sur l'importance de faire des choix, sur les compromis qui sont souvent nécessaires et sur la disponibilité de l'information pour prendre des décisions appropriées (Stiglitz et Walsh, 2006).

L'origine grecque du mot Économie

Le mot économie vient de deux mots grecs : οἴκος (oikos : maison) et νέμω (nomos : système de règles). Par conséquent, on a longtemps associé l'économie a été historiquement comprise comme unau système de gestion pour la maison, puisque c'est l'endroit où une grande partie de la production a lieu.

CeNotre motdéfinition acontemporaine de l'économie serait certainement conforme à celle de Xénophon, si l'on accepte d'inclure des usines, des étédifices inventéà bureau et tous les autres emplacements de production modernes. D'ailleurs, Xénophon était obsédé par l'utilisation rationnelle de ses ressources pour arriver à un système plus efficient.

Xénophon ,était un philosophe grec dont les opinions critiquaient souvent celles du grand philosophe Socrate. Son livre Oeconomicus est un manuel sur ce qu'on appellerait aujourd'hui la bonne gestion du ménage, ou encore l'économie familiale. Militaire à la retraite, Xénophon appréciait l'efficacité et l'ordre, et estimait que ses pairs apprécieraient ses conseils sur la façon de gérer une maison de manière rationnelle. Le mot a également été utilisé par le grand philosophe Aristote dans une série de trois livres sur des thèmes économiques. L'économie était ainsi à l'origine considérée comme l'étude du système de règles qui régissent nos maisons. Historiquement, une maison était un lieu où de nombreux biens et services étaient produits, tels que le logement, l'alimentation et les repas, les vêtements, l'enseignement, le nettoyage, et cetera.

Aujourd'hui, la plupart des économistes définissent le domaine comme « l'étude de l'allocation de ressources limitées ou rares entre des fins alternatives et concurrentes » (Daly & Farley, 2011). Une autre façon de dire cela est que les économistes s'intéressent aux problèmes d'optimisation, où des individus et des groupes de personnes essaient de tirer le meilleur parti de leurs ressources. Cela serait certainement conforme à la définition de Xénophon.

De nombreux économistes mettront l'accent sur l'importance de faire des choix, sur les compromis qui sont souvent nécessaires et sur la disponibilité de l'information pour prendre des décisions appropriées (Stiglitz et Walsh, 2006).

Gardons à l'esprit que l'économie peutest êtreune plusdiscipline queassez cela,vaste. ou plonger dans d'autres domaines d'enquête connexes. Par exemple, certainsCertains économistes ne s'intéressent pas à l'optimisationd'autres aspects de lal'économie, production, mais plutôt àcomme la juste répartition des richesses.richesses, Enfin,le unechangement autretechnologique, définitionou seraitencore la pollution. Ces derniers s'intéressent aux aspects systémiques de voir l'économie comme une étude des systèmes de production de biens et de services,conomie, y compris les aspects négatifs de la production. Cette dernière définition,approche, combinée à l'accent mis sur la rareté et le choix, seraest très utile pour se servir de la science économique afin de résoudre des problèmes sociaux et environnementaux.

L'économie est une science sociale

L'économie est une science sociale. Cela signifie que les économistes s'intéressent à l'étude du comportement humain. Cela implique également que les économistes utilisent la méthode scientifique pour générer des connaissances. La méthode scientifique est une convention de recherche largement utilisée qui repose sur deux fondements : la rédaction d'une hypothèse et la vérification empirique de cette hypothèse.

L'intérêt de l'économie est particulier : c'est l'étude des systèmes de production de biens et de services. Alors les économistes vont poser des questions sur les gens, comment ils consomment, comment ils produisent, et pourquoi ? Ces questions deviennent des hypothèses. Ensuite, les économistes utilisent des données sur les gens, leurs habitudes, leurs décisions. Ces données confirmeront ou infirmeront l'hypothèse. Quel que soit le résultat, les économistes acquièrent une meilleure compréhension de notre économie et de son fonctionnement. Cette méthode est utilisée dans toutes les sciences, qu'il s'agisse de sciences naturelles comme la biologie, l'écologie, la physique et la chimie, ou des sciences sociales énumérées ci-dessous.

Si vous comparez l'économie à d'autres sciences sociales, vous remarquerez que les économistes étudient de nombreuses variables similaires qui apparaissent dans le travail d'autres disciplines, telles que les caractéristiques personnelles (âge, sexe, niveau d'éducation), les caractéristiques sociales (religion, langue, appartenance ethnique, classe sociale), les comportements, les aptitudes, les compétences et bien d'autres. Cependant, chaque discipline a un objectif unique. Afin de mieux comprendre ce qui différencie l'économie des autres sciences sociales, nous définirons rapidement chacunes d'elles.

La psychologie est l'étude du comportement individuel, et les psychologues s'intéressent vraiment aux émotions, aux relations et aux luttes personnelles. Vous pourriez penser que cela n'a rien à voir avec les investissements et la fabrication d'avions. Et ce n'est pas grave, parfois les psychologues s'intéressent à des choses dont les économistes ne se soucient pas. Mais parfois, il y a des chevauchements, et j'espère que les économistes et les psychologues pourront travailler ensemble pour mieux comprendre les humains.

La sociologie est l'étude des sociétés et des groupes d'humains. C'est évidemment une définition très simple, mais elle sert un point important. Il y a des modèles dans la société qui indiquent des problèmes importants. Par exemple, il pourrait y avoir un problème avec les niveaux d'éducation dans certains groupes de la population. Définir ces groupes et identifier leurs problèmes est important, si les sociologues veulent les aider. Bien sûr, une question comme l'éducation peut avoir des conséquences économiques, il est donc très possible que des économistes travaillent avec des sociologues pour étudier la question.

La science politique est l'étude des institutions de gouvernance et de pouvoir dans nos sociétés. Les politologues apprendront tous les détails sur les systèmes politiques, tels que les parlements élus ou les régimes totalitaires. Ils s'intéressent aussi beaucoup au jeu politique, pour lui-même. Il y a évidemment un chevauchement ici dans de nombreux cas avec l'économie, car l'État est un acteur important de l'économie et les institutions politiques sont des acteurs clés en termes de rétroaction et de contrôle de l'économie.

L'histoire est l'étude des humains au fil du temps, mais surtout dans le passé (nous ne pouvons pas vraiment étudier le futur). Les historiens accumulent généralement d'énormes quantités de connaissances sur les événements passés, se spécialisant sur les périodes et les lieux en particulier. Parfois, ils se concentrent sur l'histoire militaire, l'histoire politique ou l'histoire sociale, qui relate des changements importants dans la société tels que la fin du travail des enfants ou le rôle des femmes dans la société. Il existe une discipline telle que l'histoire économique, qui est l'étude des problèmes économiques du passé, y compris les dépressions célèbres ou les révolutions industrielles.

La géographie est l'étude des humains dans l'espace, mais pas dans l'espace extra-atmosphérique ! Les géographes sont les experts de la cartographie. Bien sûr, ils doivent étudier la géographie physique et naturelle, y compris les océans, les lacs, les montagnes et les rivières. Mais ils étudient également la géographie sociale, qui répond à des questions telles que « Où vivent les riches ? » et « À quelle distance les gens vont-ils habiter par rapport à leur lieu de travail? ». Bon nombre de ces questions sociales recoupent l'étude de l'économie, ce qui explique le développement du sous-domaine de la géographie économique.

L'anthropologie est l'étude de la culture humaine. Les anthropologues sont réputés pour étudier les sociétés traditionnelles telles que les groupes autochtones, mais ils s'intéressent également beaucoup aux sociétés et aux civilisations disparues depuis longtemps. Les anthropologues peuvent réunir de nombreuses disciplines, telles que la géographie, la sociologie, la psychologie et l'histoire, pour comprendre une société. Ils décriront également la culture matérielle d'une société, y compris les outils et autres objets, ce qui est une autre façon de dire son économie. Les anthropologues sont reconnus pour mener des travaux sur le terrain afin de collecter leurs données.

La science économique, ou l'économique, se démarque donc de ses collègues universitaires par son intérêt marqué pour la culture matérielle contemporaine. Du coup, elle s'intéresse énormément aux systèmes de production, dont l'un des aspects les plus importants est sans doute le système bancaire qui se retrouve au coeur de toutes les transactions. On retrouve des économistes dans presque toutes les universités et leurs étudiants peuvent s'attendre à trouver des emplois surtout dans les secteurs bancaires, ou dans la fonction publique.

Gardez à l'esprit que les universitaires sont des gens sensibles, et certains n'apprécieront pas ces catégorisations, qui font constamment débat. De plus, de nombreux chercheurs sont tiraillés entre les catégories, pigeant dans les outils de recherche et les connaissances de plusieurs disciplines pour arriver à comprendre un enjeu, ou vérifier une hypothèse. Certaines de leurs recherches étant plus fondamentales (scientifiques) et d'autres plus appliquées (technologiques). C'est le cas en économie. Parfois, les économistes essaient de comprendre comment le monde fonctionne (scientifique), mais parfois ils appliquent leurs connaissances pour aider des institutions telles que les banques ou le gouvernement (technologique).

Modèles économiques

L'une des caractéristiques uniques de l'économie est l'utilisation de modèles mathématiques pour aider à prédire ce qui va se passer dans l'économie. Parfois, les économistes peuvent mener des expériences dans un laboratoire avec de vrais humains (voir les sous-disciplines d'Économie expérimentale et Économie comportementale). Mais la plupart du temps, surtout quand on pense en termes d'économie globale, il est impossible de mettre en place des expérimentations.

Ainsi, les économistes utilisent des modèles, parfois appelés des exercices de logique. Un modèle est quelque peu similaire à un laboratoire, mais il n'y a pas d'humains directement impliqués. Tout comme les laboratoires, les modèles sont un environnement artificiel et contrôlé. Cela permet à l'économiste d'effectuer des simulations.

Par exemple, lorsque la guerre en Ukraine a éclaté en 2022, les chefs d'entreprise, les dirigeants syndicaux et les politiciens ont commencé à poser toutes sortes de questions sur la manière dont cette guerre allait affecter l'économie de leur pays.

• Cela affectera-t-il les prix des denrées alimentaires ?
• Changera-t-il le taux de change de la monnaie nationale ?
• Cela changera-t-il le prix de l'essence?
• Cela va-t-il générer des goulots d'étranglement dans les transports ?
• Le gouvernement devra-t-il financer ses opérations?
• La Russie va-t-elle manquer d'argent ?

Du coup, le gratin politique a demandé aux économistes de prédire l'avenir. Puisqu'une économie est un ensemble complexe de relations interdépendantes, vous avez besoin d'un assez bon modèle pour tenir compte de toutes les variables. Les économistes développent ces modèles depuis plus d'un siècle, afin qu'ils puissent répondre à la plupart des questions que les gens se poseront. Gardez toujours à l'esprit que ces réponses ne sont pas la vérité absolue. Il s'agit d'une prédiction, basée sur une simulation. Il s'agit d'un cadre de réflexion pour tenir compte de nombreuses relations mathématiques supposées se comporter d'une certaine manière. Une fois que vous avez fait une prédiction, seul le temps nous dira si vous avez bien deviné.

Les modèles sont généralement présentés sous forme d'organigrammes, de graphiques ou d'ensembles d'équations. Ils comportent trois parties :

Définitions
Définir toutes les variables, comment elles sont mesurées

Hypothèses
Supposer certains comportements, préférences et relations entre les variables

Prédictions
Simuler un changement isolé, pour voir son effet sur le système

Il existe deux groupes de variables dans tout modèle. Tout d'abord, les variables endogènes. Ce sont les variables qui représentent le cœur du système et le résultat de la simulation. Deuxièmement, les variables exogènes. Ce sont les variables qui sont définies comme étant en dehors du modèle (exo). Celles-ci sont généralement considérées comme un choc pour le système ou comme un stimulus en termes scientifiques. Lorsque vous exécutez la simulation, vous choisissez de garder la plupart des variables exogènes constantes, sauf une. Lorsque cette variable est modifiée et que toutes les autres restent constantes (Ceteris Paribus), cela aura un effet sur le système restant, caractérisé par les variables endogènes. C'est ce qu'on veut dire par « isoler la variable indépendante ».

Variables endogènes
variables faisant partie du système de base

Variables exogènes
variables extérieures au système de base

Vérification empirique

Pouvez-vous utiliser des modèles pour tester une hypothèse? Les modèles sont-ils scientifiques?

Ce sont des questions qui hantent la discipline d'économique. Puisque vous avez basé votre prédiction sur un algorithme, comment pouvez-vous dire que vous avez raison ? L'astuce consiste à utiliser des données historiques. Un autre terme pour cela est une « expérience naturelle ». Vous étudiez les épisodes de l'histoire où un tel choc s'est réellement produit et vous suivez les autres variables. Si les autres variables ont évolué de la même manière que votre modèle l'avait prédit, alors vous avez réussi à obtenir une certaine validité empirique.

Certains économistes assimilent ainsi la technique de modélisation à la méthodologie du laboratoire. Mais il faut garder en tête que l'environnement de modélisation reste artificiel. Les prédictions faites par les modèles peuvent être très utiles, leur nature complexe (beaucoup d'algèbre) et leur logique peuvent sembler implacables. Mais les prédictions des modèles peuvent ou non être confirmées par des observations empiriques réelles.

Cette étape de la méthode scientifique est appelée la vérification empirique. Les méthodes de recherche utilisées par les économistes comprennent les enquêtes et les données disponibles des agences statistiques ou des entreprises publiques. Par exemple, les données sur le chômage sont recueillies au moyen d'une enquête téléphonique mensuelle auprès d'un échantillon relativement restreint de la population. Autre exemple, les données sur le revenu (PIB) sont collectées par le biais des déclarations annuelles d'impôt sur le revenu des citoyens et des entreprises.

Comme la plupart des activités économiques peuvent être mesurées avec la monnaie, les économistes sont longuement formés pour analyser des données quantitatives. Ce type de données a ses avantages et ses inconvénients. D'une part, il existe de nombreuses données sur les consommateurs, les investisseurs, les institutions et toutes sortes d'acteurs de l'économie. Il y a donc beaucoup de données à analyser. D'autre part, gardez à l'esprit que la plupart des phénomènes humains peuvent être difficiles à quantifier, ce qui pourrait donner une image incomplète de la situation. Des variables telles que les motivations, les personnalités, les préférences culturelles et les fonctions cognitives, pour ne citer que quelques exemples, sont difficiles à inclure en économique.

Malheureusement, les économistes ne peuvent pas souvent utiliser les méthodes de recherche les plus puissantes telles que les expériences en laboratoire. Nous ne pouvons pas demander au gouvernement de réduire ou d'augmenter les impôts d'un groupe cible, simplement pour « voir ce qui vas se passer ». C'est difficile à réaliser, et c'est très gênant sur le plan éthique.

De plus, les gens agiraient probablement différemment dans un laboratoire, par rapport à l'utilisation d'argent réel dans le monde réel. Pis encore, il serait très coûteux de rémunérer les participants d'une expérience sur de longues périodes de temps, pour étudier leur comportement de plus près. Cela dit, les économistes profitent de la survenance d'événements majeurs, comme une récession, qui sont considérés comme des expériences naturelles. Il existe également des sous-domaines de l'économie qui utilisent des expériences à petite échelle, ou des projets pilotes, ce qui en fait une science très intéressante.

Par ailleurs, les économistes hésitent généralement à utiliser le travail de terrain et d'autres méthodes de recherche plus qualitatives. Les données seraient considérées comme anecdotiques et difficilement généralisables à l'ensemble de la population.

Les économistes ne s'entendent pas sur la validité de tous les modèles. Les débats font rage sur le choix des hypothèses, les arguments les plus critiques ayant eu lieu récemment sur la question de savoir si les agents agissent « rationnellement » lorsqu'ils prennent des décisions. En fin de compte, l'élément le plus important est de réfléchir de manière critique à ce que dit le modèle. Prédit-il les résultats avec précision ? Le modèle est-il biaisé par une préférence idéologique ? L'avis des économistes est recherché. Il est important de s'assurer qu'ils utilisent les bons modèles pour faire leurs prédictions.

- En bref

L'économie est une science sociale qui étudie l'allocation de ressources rares au service de fins concurrentes. Pour ce faire, il étudie le système de production de biens et de services.

L'économie utilise la méthode scientifique consistant à utiliser des hypothèses et une vérification empirique pour générer des connaissances sur ce que nous produisons et comment.

L'économie utilise un type particulier de théorie, appelée modèles. Ce sont des simplifications de la réalité et aident à isoler une variable spécifique. Ces modèles doivent être confrontés à des données empiriques pour valider leur utilité.

- Vocabulaire

Économie
un système de production de biens et services

Économique
L'étude de l'allocation des moyens rares au service de fins concurrentes.

Modèle économique
Environnement artificiel et contrôlé, permettant à l'économiste d'effectuer des simulations. Le modèle prédit ainsi les relations entre les variables.

- Bibliographie

• Daly, HE, & Farley, J. (2011). Ecological Economics, Principles and Applications, 2nd edition. Washington : Island Press.
• Stiglitz, JE & Walsh, CE (2006). Economics, 4th ed. New York : WW Norton & Co.
• Xénophon. (2012). Oeconomicus. Hardpress Publishing.