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Termes économiques importants

- Pourquoi devrais-je m'en soucier?

Les mots sont importants. Il faut se mettre d'accord sur les définitions avant de commencer à se disputer! Dans ce module, nous discuterons des termes que la plupart des économistes utilisent et qui font consensus.

- Ce chapitre comporte 4 parties

  • Les produits
  • Les firmes
  • Les flux et les stocks
  • Les ressources

- Quels sont les termes économiques importants?

L'économie est un système composé de nombreux types de personnes et d'objets. Chacun a un rôle à jouer qu'il convient d'identifier clairement. Les modèles économiques sont utilisés pour simuler les changements dans l'économie et il est important de comprendre les termes utilisés pour chaque variable.

  • Produits

Ce que les gens consomment s'appelle un produit. C'est le résultat final de la transformation de matières premières par les travailleurs et grâce à la technologie. Un produit est un extrant du système de production. Les personnes qui achètent des produits s'appellent des consommateurs. Il s'agit de la vente finale puisque l'objet ne sera plus transformé.

On dit généralement qu'il y a deux catégories de produits, soit les biens, et les services. Les biens sont des objets tangibles que l'on peut manipuler, comme un verre de bière ou un ballon. Les services sont des objets non-tangibles comme un repas au restaurant, une coupe de cheveux, un soin de santé, ou un conseil juridique.

Produit/Production
La production économique est le résultat de la transformation des intrants, comme les ressources naturelles, les sources d'énergie, et les matériaux. Il existe deux types de produits : les biens et les services.

Biens
objets physiques ou tangibles résultant de la production.

Service
production immatérielle, comme les services comptables, l'éducation ou les soins de santé.

Dans une économie moderne, la majeure partie de la production est mesurée en termes de monnaie, car elle a fait l'objet d'une transaction monétaire. Il s'agit de la production monétisée. On pourrait mesurer les quantités brutes, comme le poids de la production industrielle (kg ou T), ou le volume de boissons alcoolisées (litres). Or, il est plus simple de se servir des valeurs monétaires, grâce aux transactions, pour mesurer la production.

Cependant, il y a des choses produites que personne n'achète. Il s'agit de la production non-monétisée. Une bonne part de cette production est difficile à quantifier. On peut imaginer la production de son jardin personnel, un ami qui nous aide à peinturer un appartement, ou une voisine qui nous a fabriqué un tablier dans son temps libre. On pense aussi aux mères qui sont au foyer pour élever les enfants, sans rémunération. Ou encore à la mère d'Adam Smith qui préparait ses repas alors qu'il était adulte et enseignait à l'université en Écosse. La production non-monétisée peut faire l'objet de troc, une forme de transaction, ou pas, s'il s'agit d'un don.

Extrants primaires et secondaires

L'idée de la production non-monétisée est très importante dans les dossiers environnementaux. Pour y voir clair, il faut aussi traiter des extrants primaires et secondaires. La production primaire est celle qui fait l'objet de l'organisation économique. C'est le but premier de la transformation. Par exemple, une usine de chocolat a pour premier objectif de fabriquer des aliments. Il s'agit de sa source de revenus. La palette de chocolat est donc l'extrant primaire.

L'extrant secondaire est un extrant dont on ne souhaitait pas nécessairement la production. C'est un résultat du processus de fabrication. Dans certains cas, c'est un extrant néfaste, comme la pollution. On dit alors que c'est un MAL plutôt qu'un bien. Dans d'autres cas, c'est un extrant très utile, comme la récupération du beurre de cacao, qui était jeté aux ordures par la société Nestlé. Or, l'entreprise s'est rendue compte qu'elle pouvait s'en servir pour produire du chocolat blanc.

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Ainsi, un extrant secondaire non-monétisé néfaste, un MAL, devient un extrant secondaire monétisé, un BIEN. On comprend bien que la possibilité de monétiser, par le captage, est une des solutions préconisées par les économistes pour régler le problème de la pollution. En économie, on utilise souvent le terme 'externalité' pour désigner les extrants non-monétisés.

Exemple de pollution non-monétisée

Transaction

Extrant Monétisé
Non-Monétisé
Primaire Chocolat
n.a.
Secondaire n.a.
Beurre de cacao
Exemple de pollution monétisée

Transaction

Extrant Monétisé
Non-Monétisé
Primaire Chocolat
n.a.
Secondaire Chocolat blanc
n.a.

Les biens étant des objets tangibles, nous les remarquons plus que les services. Mais la plus grande partie de l'économie est constituée de services, du moins dans sa valeur monétaire. Les biens représentent environ un quart de la production, même s'ils peuvent être très chers à l'achat, comme une maison ou une voiture. Puisque la production est mesurée en unités monétaires (dollars), on se rend vite compte que nous dépensons plus d'argent en services qu'en biens.

Les biens et le revenu

Les économistes savent que les consommateurs et les producteurs ne se comportent pas de la même façon lorsque leurs revenus changent. Du coup, on trouve deux grandes catégories de biens, selon la sensibilité au revenu: les biens normaux, et les biens inférieurs.

Bien normal
Les économistes croient généralement que la demande des consommateurs pour de nombreux biens augmentera à mesure que les gens s'enrichiront. Nous appelons ces biens « normaux ». Pensez aux voitures de luxe, aux repas au restaurant, aux vacances, aux vêtements de luxe et aux ordinateurs. La relation fonctionne aussi dans l'autre sens. Si les revenus diminuent, la demande pour les biens inférieurs diminuera aussi.

Bien inférieur
Inversement, il y a des cas où la demande de certains biens chutera à mesure que les gens s'enrichissent. Nous appelons ces biens « inférieurs ». Pensez aux repas cuisinés à la maison, aux petits véhicules, et aux transports en commun. La raison en est qu'à mesure que les revenus augmentent, nous sommes susceptibles de dépenser moins pour des produits bon marché et plus pour des produits de luxe. La relation fonctionne aussi dans l'autre sens. Si les revenus diminuent, la demande pour les biens inférieurs augmentera.

Scénario Chômage

Prenons le cas de Marie qui perd subitement son emploi. Elle travaillait dans une boîte parisienne de marketing et gagnait un bon salaire. Elle dînait au restaurant, se payait de bonnes bouteilles entre amies, et voyageait sur les plages de la Méditerranée deux fois par an.

Du coup, Marie s'est remise aux livres de recettes. Elle achète sa farine en grandes poches, et fait son propre pain. Elle a vendu sa voiture et se déplace en vélo. Du coup, elle en pédale un coup! Il lui a fallu un peu d'huile et des gants de cyclistes. Ses vacances... elle troque la Méditerranée pour la Manche. Par contre, Marie avait des économies. Elle peut encore se payer une bouteille de temps en temps, mais pas au bistro du coin. Une chance qu'elle aime bien le Calvados, parce que le Bourgogne ne figure plus dans son budget.

Identifiez les quatre biens normaux, et les quatre biens inférieurs.

  • Les firmes

Dans un modèle économique, toute entreprise qui se trouve du côté de l'offre du produit, ou en amont, est généralement appelée une « firme ». Les firmes peuvent prendre plusieurs formes. On inclut les coopératives, les entreprises à but non-lucratif, les sociétés cotées en bourse, les entreprises familiales, les organismes para-gouvernementales, les institutions publiques, etc.

Les termes fournisseur, producteur, fabricant et vendeur peuvent parfois être utilisés comme synonymes. Par contre, ils peuvent avoir une connotation importante, il est donc conseillé de savoir utiliser les bons termes en fonction du contexte. On peut classifier les firmes par taille, par produit offert, et par secteur économique.

Firmes par taille

On peut mesure la taille d'une entreprise par le nombre d'employés, ou une autre mesure comme les ventes, ou la valeur des capitaux-propres. En économie, on utilise très souvent le nombre d'employés. Le terme PME est très utilisé et fait référence aux entreprises de petite et moyenne taille, soit de moins de 500 employés. La plupart des pays offrent des régimes de taxation différenciés selon la taille de l'entreprise. C'est donc une définition importante pour les gens d'affaires.

Petite entreprise
Les entreprises de moins de 100 employés sont généralement considérées comme des petites entreprises. Elles exploitent souvent un seul édifice où se trouve l'usine et les bureaux administratifs. La division du travail se limite aux principales fonctions comme la comptabilité, l'ingénierie et la production. Les petites entreprises ont souvent besoin des services professionnels auprès de firmes externes.

Moyenne entreprise
Les entreprises comptant plus de 100 et moins de 500 employés sont considérées comme des entreprises de taille moyenne. Elles exploitent souvent plusieurs édifices. Du coup, les fonctions administratives sont souvent détachées des usines. La division du travail s'accentue et l'on retrouve une plus importante internalisation des fonctions plus spécialisées.

Grande entreprise
Les entreprises de plus de 500 employés sont généralement considérées comme de grandes entreprises. Elles exploitent plusieurs usines, parfois dans différents pays. Les fonctions administratives sont généralement centralisées dans un siège social. La division du travail est très importante et l'on retrouve plusieurs employés hyper-spécialisés au sein de la firme. Les grandes entreprises ont tendance à être cotées en bourse pour accéder à de plus importantes sources de capitaux pour assurer leur croissance.

Géante entreprise
Certaines firmes sont si grandes qu'elles n'ont rien à voir avec un fabricant de pièces qui embauche 600 personnes. Il est du ressort du chercheur, du fonctionnaire ou de l'économiste de déterminer ce qui constitue une entreprise géante. Pour se donner un ordre de grandeur, pour faire partie des 50 plus grandes entreprises du monde, il faut avoir au moins 300 000 employés sur sa liste de paie. La plus grande société au monde est donc Walmart Inc., l'employeur de 2,3 millions de personnes dans 27 pays, dont les États-Unis, la Chine, le Japon, le Canada et le Mexique.

Firmes par produit

Une industrie est un groupe de producteurs qui fabriquent et vendent un produit similaire. L'industrie est nommée par son principal produit. L'économiste peut décider de l'ampleur de l'industrie, par l'inclusion et l'exclusion de certains produits. Plus on inclut de produits, moins les entreprises sont en concurrence directe. Plus on rétrécit le champ d'analyse, plus les produits se ressemblent. On peut aussi décider de regrouper les firmes selon leur rôle dans l'industrie, comme fournisseur d'intrant, ou fabricant de bien final.

Les industries sont classifiées avec un système numérique. Par exemple, en Amérique du Nord, toutes les firmes sont incluses dans une des catégories du Système de classification des industries de l'Amérique du Nord (SCIAN ou NAICS en anglais). Le SCIAN fonctionne comme une arborescence. On dit que les données sont granulaires, plus elles représentent une définition restreinte de l'objet.

Consolidation industrielle
Le terme 'consolidation' réfère au phénomène de réduction du nombre d'entreprises dans une industrie. Généralement, la consolidation s'opère lorsque de grandes sociétés font l'acquisition d'entreprises plus petites. C'est ce qui est arrivé au fil des ans dans plusieurs industries, comme celles de l'automobile. Si en 1910, on comptait plus d'une centaine de fabricants automobiles aux États-Unis, on en compte seulement une demi-douzaine aujourd'hui, si on inclut les trois grandes (GM, Ford et Chrysler), ainsi que les nouvelles pousses du secteur électrique (Tesla, Rivian).

Le phénomène a aussi eu lieu dans l'industrie de la bière. Les géants américains Anheuser (Budweiser) et Busch ont fusionné, pour ensuite être acquis par la belge InBev (Stella Artois), qui avait déjà acheté la canadienne Labatt (Bleue). Coors a acquis Molson (Export), pour ne pas se faire avaler d'une seule gorgée par ce nouveau géant. Sur le plan local, McAuslan (St-Ambroise) a vendu son entreprise aux Brasseries RJ (Belle Gueule). La fameuse brasserie Unibroue (Blanche de Chambly) a fait l'objet d'une acquisition par l'ontarienne Sleeman, qui ensuite fut achetée par la japonaise Sapporo.

L'industrie de la bière

L'industrie québécoise de la bière, par exemple, est un regroupement d'entreprises brassicoles qui recoupe le secteur agricole pour ses intrants, comme le malt, l'eau et l'orge, et le secteur manufacturier pour la fabrication de la bière.

La vente de la bière peut se faire en magasin, comme les épiceries et les dépanneurs. Elle peut aussi se faire dans les restaurants et les bars. Du coup, le découpage de l'industrie dépend grandement de l'intérêt de l'économiste.

Premier constat, faire la liste des joueurs. L'industrie est composée d'entreprises de toutes tailles. Les géantes, comme Molson Coors Brewing Co., Anheuser-Busch InBev (Labatt), et Heineken International, partagent le marché avec des entreprises de taille moyenne comme Sleeman Breweries Ltd., ainsi que des petites entreprises comme Brasseurs RJ (McAuslan).

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Ensuite, trouver des données, comme les ventes annuelles. Si on utilise les données de Statistique Canada, il faudra choisir l'univers de données, ce qui suit l'ampleur de l'industrie. On peut choisir de grands regroupements industriels, comme l'industrie de la 'Fabrication de boissons et de produits du tabac, 312'. Ou encore limiter l'ampleur en excluant les fabricants de tabac. Du coup, on se retrouve avec le groupe industriel des 'Boissons, 3121'. Et si on veut fixer son attention sur un regroupement plus limité, celui de l'industrie des 'Brasseries, 312120', ce qui exclut les boissons gazeuses, le vin et les spiritueux.

Or, cette approche exclut la bière vendue dans les restaurants et les bars. Du coup, il faut penser inclure le grand groupe industriel des 'Services de restauration et débits de boissons, 722', au sein duquel on retrouve les 'Services de restauration spéciaux, 7223', les 'Débits de boissons alcoolisées, 7224', et les 'Restaurants à service complet et établissements de restauration à service restreint, 7225'.

L'arborescence de la fabrication de la bière
Grand groupe industriel
Code 3 chiffres
Groupe industriel
Code 4 chiffres
Industrie
Code 6 chiffres
Boissons et de produits du tabac
312
Boissons

3121

Boissons gazeuses et de glace 312110




Brasseries 312120




Vineries 312130




Distilleries 312140

Source:

fdsahttps://www23.statcan.gc.ca/imdb/p3VD_f.pl?Function=getVD&TVD=1181553&CVD=1181576&CPV=722&CST=01012017&CLV=1&MLV=5

 

Firmes par secteur économique

LaLe productionterme comportefirme étant très vague, on utilise des termes plus spécifiques selon les étapes de nombreusesproduction, ou grand secteur étapes,conomique. avec des noms différents pour différentes organisations.

La première étape est celle de l'extraction d'une ressource naturelle, ou encore l'exploitation d'unune champterre. agricole.On parle du secteur primaire. On utilise généralement le terme producteur ou fournisseur pour ces entreprises de première et de deuxième transformation. Ex: le producteur laitier. Le mot fournisseur fait également référence aux personnes qui vendent des intrants tels que des pièces et des machines aux organisations qui supervisent les étapes de production finales.

Ensuite, on retrouve les fabricants .de biens du secteur secondaire. Ce sont des entreprises du secteur manufacturier, qui exploitent des usines de fabrication de biens finaux, comme un fabricant de chaussures, par exemple. Pour les productions complexes, on utilise le terme constructeur, surtout dans les industries de l'automobile et de l'aviation. En anglais on dit 'manufacturing'. Ex: le constructeur automobile Honda Motors Corp. Attention, en français on n'utilise jamais le mot 'manufacture' au lieu d'usine!

Finalement,Troisièmement, on retrouve les firmes du secteur tertiaire, qui sont tous des services. Suivant l'usine, les produits se retrouvent chez les distributeurs, et les détaillants. Les premiersqui s'occupent du transport et de l'entreposage des biens. LesEnsuite, ils se retrouvent sur les tablettes des détaillants, qui réalisent les ventes auprès des consommateurs, c'est à dire la vente au détail. On inclut les épiceries, les magasins à rayon, les dépanneurs, et les boutiques. En anglais on dit 'retail sales'. Ex: le détaillant Wal-Mart.

Chaque industrie est classée selon de grands groupes, selon leur rôle dans l'économie. Au Canada, aux États-Unis et au Mexique, les producteurs sont classés selon le Système de classification des industries de l'Amérique du Nord (SCIAN). Les économistes utilisent trois grands groupes pour distinguer les industries. Ces regroupements sont appelés secteurs.

Secteur primaire
Industries de l'agriculture, extraction des ressources naturelles telles que la foresterie, l'exploitation minière, la pêche.

Secteur secondaire
Industries de la construction, de la fabrication de biens, du transport et de la distribution.

Secteur tertiaire
Industries de services, telles que la fonction publique, l'éducation, la santé, la justice, la vente au détail, la restauration et l'hôtellerie.

  • Stocks et flux

Toutes les variables économiques peuvent être mesurées soit comme étant une quantité fixe (stock), ou comme le débit d'une quantité qui se déplace d'uneun personnestock à l'autre (flux).

Premièrement, les économistes mesurerontmesurent la quantité de choses dont nous disposons. C'est ce qu'on appelle un stock. Ce terme ne fait pas référence aux actions d'une société, mais plutôt à l'accumulation d'objets en termes d'inventaire. Les économistes utilisent des mesures de stocks pour mesurer des modèles tels que la capacité d'une économie à produire, en utilisant les niveaux de stocks, les réserves de ressources minérales et la quantité de main-d'œuvre disponible. Les économistes mesurent également des résultats tels que les niveaux de richesse, l'utilisationaccumulation des d'actifs et la dette. Pour utiliser un exemple simple, on pourrait dire que le stock d'automobiles au Canada est de 35,7 millions d'unités. Le stock peut être mesuré comme une unité (automobile) ou comme une valeur monétaire (dollars). Les mesures de stock sont utiles pour décider si nous avons assezsuffisamment de quelque chosequantités ou si nous devons en produire plus. Si l'on prend l'exemple des automobiles, il y en a presque autant que d'humains dans le pays, alors on pourrait être tenté de dire que nous avons assez de voitures.

Les comptables mesurerontmesurent les actions d'une entreprise en fonction de son Bilan financier, qui compare les actifs détenus et les passifs dus (dette). En français, vousil utiliseriezs'agit lede mot 'l'actif net'net et verriez ces chiffres se trouvent dans le Bilan financier. Lorsqu'une entreprise fait faillite, les créanciers voudront être remboursés avec ce qui reste des actifs de l'entreprise, d'où l'expression « poser le bilan » qui signifie faire faillite.

Deuxièmement, les économistes mesureront la quantité de choses que nous produisons sur une période de temps. C'est ce qu'on appelle un flux. Les quantités vendues, ou produites, sont mesurées sur une période, telle qu'une année, mois, semaine, ou journée. Les mesures de débit sont utiles pour identifier les secteurs de l'économie qui augmentent leur production ou qui ralentissent. Dans le cas des automobiles, au lieu de dire qu'il y a 35,7 millions de voitures au Canada, on regarderait l'évolution de ce nombre, c'est-à-dire les voitures qui sont retirées de la circulation par année ou les voitures qui s'ajoutent à la circulation. Au cours de l'année 2019, le Canada a ajouté 1,6 million d'automobiles. C'est presque la population humaine de la Ville de Montréal. Nous aimons vraiment acheter de nouvelles voitures !

Les comptables présenteront les flux dans la section États financiers des comptes de l'entreprise. En anglais, il faut chercher les tableaux de 'cashflow'. Il existe généralement deux types de flux, soit entrants (appelés revenus) et sortants (dépenses). La valeur nette est appelée bénéfice, qui veut dire profits (en anglais earnings).

Ces deux mesures sont importantes et doivent être utilisées simultanément. Les stocks nous disent combien de choses nous avons et si nous devons en faire plus ou moins. Les flux nous indiquent à quelle vitesse les produits se fabriquent ou se consomment.

Stock
une certaine quantité à un certain moment.
unité: Q ou $
Vous pouvez prendre une "photo fixe" de cette quantité.

Flux
une certaine quantité SUR une période de temps.
unité: Q/t ou $/t
Vous pouvez prendre une "vidéo" de cette quantité.

Exemples

Le solde en banque d'un riche héritier est de 1.3 M$.
Stock ($)

Les dépenses en pizza d'un étudiant de cégep sont de 243 $ par semaine.
Flux ($/s)

Le nombre d’œufs dans le frigo d'une famille est de 11.
Stock (Q)

Le nombre d’œufs que mange une famille, à chaque mois, est de 32.
Flux (Q/m)

  • Ressources économiques

Les extrants économiques sont le résultat d'un procédé de transformation des intrants. Dans le langage économique standard,usuel, les intrants et les processeurs sont appelés des facteurs de production, ou des ressources. Les économistes identifient quatre catégories de ressources:

Main-d'œuvre
effort humain utilisé pour traiter les intrants.

Ressources naturelles
Matériaux de base extraits du milieu naturel et utilisés comme intrants.

Capital
Moyens de production issus d'une transformation. Objets, connaissances et technologies utilisés pour traiter les entrées.

EntrepreneurshipEntrepreneuriat
implication humaine dans l'organisation des intrants et des transformateurs pour accomplir la production. Synonyme de gestion ou management.

Notez qu'il existe trois types de capital.

Capital humain : connaissances et compétences utilisées pour traiter les intrants, tels que les recettes, la langue, les mathématiques, les algorithmes, l'expérience et l'éducation formelle.

Capital financier : actifs monétaires utilisés pour acheter des intrants et des transformateurs, tels que des espèces, des prêts, des obligations et d'autres instruments financiers.

Capital physique : Objets utilisés pour traiter les intrants, tels que les machines, les robots, les outils, les bâtiments, les infrastructures et équipements publics. Peut également inclure l'inventaire.

Les ressources économiques sont quantifiées d'abord comme des stocks, dont la quantité disponible en réserve permet d'avoir une idée des capacités de production de l'économie. Plus on a de stocks de métaux, de bois, d'énergie, de travailleurs, de connaissances, plus on peut fabriquer des biens et produire des services.

Lorsqu'elles sont mises en action, les ressources économiques sont quantifiées comme des flux. Plus on utilise le métal, le bois, l'énergie, le travail, et les connaissances, plus on fabrique en temps réel.

À sa base, l'économie est un système où les stocks de ressources s'accumulent, puis sont combinés pour être transformés en produits. Cette production permet de transférer les stocks de ressources aux consommateurs, qui se les approprient en tant que stocks de biens et services.

On peut imaginer que le volume des achats dans les centres commerciaux et les magasins ne sont en fait que le flux de biens entre deux entrepôts qui les stockent. Le premier est l'entrepôt du système économique, soit le magasin, et le deuxième est l'entrepôt du consommateur, soit sa maison. Le volume d'achats mensuel est donc la mesure du flux de biens en provenance du magasin, vers votre salon!

L'idée d'analyser les types de ressources vient d'Adam Smith, un père de l'économique, qui insistait sur l'importance de la terre, du travail et du capital physique. Il isolait ces facteurs de production de la ressource économique évidente qu'est la monnaie. L'analyse de Smith était importante pour son époque. Tout d'abord, l'Allemagne et l'Angleterre industrialisaient rapidement leurs économies, ce qui signifie qu'elles ajoutaient constamment des machines et construisaient de plus grandes usines. Smith a donc raison de souligner l'importance du capital physique par rapport au travail.

Deuxièmement, de nombreux royaumes et empires se précipitaient pour accumuler de l'or, notamment grâce à la colonisation des Amériques. Smith a observé ce phénomène et a vivement remarqué que l'or n'est pas une ressource productive. L'or n'ajoute pas vraiment à votre capacité à produire des biens et des services. Trop d'or peut être inflationniste, ce qui est un phénomène que les Espagnols ont vécu au 17ème siècle.

Nous continuons à utiliser la nomenclature des ressources de Smith à ce jour, car elle nous permet de faire le suivi de notre capacité à produire.

L'économie moderne ajoute deux notions au travail de Smith : le capital humain et l'entrepreneuriat. Premièrement, le capital humain est l'accumulation de connaissances et de compétences qui appartiennent aux travailleurs, au travail. Cependant, il n'est pas directement associé à la production car on peut avoir un stock de connaissances très élevé, mais ne pas être actif sur le marché du travail. Par exemple, une femme titulaire d'un doctorat en chimie peut avoir gagné à la loterie et décider de prendre sa retraite à 38 ans. Son capital humain est très élevé, mais son travail est nul.

Nous avons défini les ressources comme des stocks et des flux. Or, cette logique s'applique mal au capital humain pour la simple raison qu'il est difficile à mesurer. Lorsqu'un travailleur spécialisé est payé 200$ de l'heure, il s'agit d'un flux de travail. Impossible de savoir qu'elle part de ce salaire lui revient à cause de ses aptitudes avancées.

Les économistes ont également ajouté la ressource de l'entrepreneuriat. Notez que la définition économique de l'entrepreneuriat diffère la définition usuelle, à laquelle la plupart des gens sont habitués. Les journaux et les gens d'affaires considéreront les entrepreneurs comme des investisseurs qui prennent des risques et bâtissent de nouvelles entreprises dans des secteurs innovateurs de l'économie.

En économique, l'entrepreneuriat est considéré comme une ressource, pour laquelle l'entrepreneur reçoit un flux de revenus spécifique, que l'on appelle les profits. Comme vous le verrez plus tard, chaque ressource est associée à un flux de revenus, et il doit y avoir une ressource associée aux profits. Cela dit, la production ne peut avoir lieu si personne n'est là pour organiser et coordonner la transformation des intrants, c'est-à-dire les ressources traditionnelles que sont la terre, le travail et le capital. Les économistes ne considéreraient pas l'entrepreneuriat comme un intrant, mais plutôt comme faisant partie des composantes de contrôle et de processus de transformation du système économique. En économie, toute personne qui dirige ou gère une organisation, comme le directeur d'une école secondaire, serait considérée comme un entrepreneur.

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Politique verte

Comprendre le jargon économique, tel que les flux et les stocks, est important si vous souhaitez protéger les terres de la faune, des insectes et de la flore. Les hommes d'affaires ont très certainement besoin de terres pour leurs ressources naturelles telles que les carburants, les minéraux, l'eau, le vent, ou pour cultiver des céréales et du bétail.

À moins que nous ne trouvions bientôt une nouvelle planète, notre assise terrestre est absolument limitée et rare. Alors que faire?

Un courant de pensée incitera les Verts à proposer d'autres solutions aux entrepreneurs pour développer des projets, comme les énergies durables, les énergies renouvelables, et même cultiver en ville, plutôt qu'à la campagne. Si ces solutions n'existent pas encore, les Verts encourageront les gouvernements à dépenser dans la recherche scientifique pour accélérer le développement des technologies vertes.

D'autres écoles de pensée peuvent être moins accommodantes pour les industriels et les capitalistes. Ils encourageront les Verts à faire pression pour des réductions pures et simples de la production afin de réduire l'empreinte humaine sur les environnements naturels. Pendant longtemps, les politiciens ont été très sceptiques face à cette position. Cependant, la pandémie de COVID 2020 a montré à de nombreuses personnes sur terre que consommer moins est possible, et peut-être même bon pour nous.

Une autre école de pensée est de présenter la Nature comme productrice de Services Naturels. Comme nous l'avons mentionné précédemment, la nature est une excellente économie avec zéro déchet. Mais est-ce une économie pour les humains ? Absolument. Elle nous a permis de nous épanouir jusqu'à aujourd'hui.

Certains services naturels nous sautent aux yeux. Les humains mangent des fruits que les arbres fabriquent. Nous avons fait cela pendant des millénaires. Mais la réponse complète creuse beaucoup plus profondément. Il y a de nombreuses économies que nous pouvons faire dans notre vie quotidienne, si nous préférons les solutions naturelles, aux technologies humaines plus coûteuses.

Par exemple, les ingénieurs peuvent calculer qu'un grand arbre situé dans le jardin de votre maison fournit le même service de refroidissement en été que cinq unités de climatisation de fenêtre. Un arbre rend alors un service aux humains. Gratuitement. Aucune facture d'électricité à payer pour un refroidissement coûteux pendant les canicules de juillet!

Lorsqu'il s'agira de choisir une approche, les économistes proposeront d'être conscient des coûts et des alternatives existantes. Il semble bien que les services naturels soient économiques sur toute la ligne.

Solution climat

Les termes économiques que l'on utilise peuvent influencer notre façon de réfléchir. Plusieurs économistes utilisent le terme 'externalité' lorsqu'il s'agit des émissions de gaz à effet de serre. De ce fait, ils voient la solution par 'l'internalisation' des coûts de réduction des émissions.

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Mais Solutionssi auon changementparle climatique

d'un

OnMAL, pourrait direplutôt que lesd'une 'externalité', quelle est la solution? Faire le BIEN!

Qui produit des biens? La nature!

Les services naturelsrendus par la nature comme l'air frais et le courant maritime sont formidablestrès siéconomiques, vouset pouvezpeuvent lesnous utiliser.servir Maisen autant que la nature puisse faire son travail.

Par exemple, comment puis-je réduire les émissions de gaz à effet de serre lorsque je voyage ? Comment puis-je me rendre à Toronto pour rendre visite à ma famille en utilisant la nature ?

Bon point, le fleuve Saint-Laurent vous permettrait de vous rendre à Toronto en bateau. Mais de un, le courant coule en aval vers Québec et de deux, ce mode de transport est plutôt lent lorsqu'on le compare avec le train ou la voiture. Imaginez en canot... D'autant qu'il faut plus d'énergie pour voyager en amont sur une rivière. C'est pourtant ce que faisaient les voyageurs Canadiens, et les Kanien'kehá:ka (Agniers/Mohawk) pendant des millénaires, sur ce même fleuve qu'ils appellent le Kaniatarowanenneh.

Il est difficile de battrefaire laconcurrence commodité desaux machines de voyage modernes tellestels que les avions, les automobiles et les trains. On pourrait dire que nous sommes devenus accros à ces machines. La solution semble donc résider dans une combinaison d'approches. De un, il faut réduire l'utilisation des transports à essence. Allez y en vélo, vous aurez des cuisses de fer! De deux, il faut faire pression sur les politiciens pour qu'ils construisent des alternatives vertes comme un train électrique rapide entre les grandes villes. Le train, c'est un BIEN!

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Booster de démocratie

Les lobbyistes dequi l'industrietravaillent pour les grandes industries utilisent souvent « l'argument économique » pour obtenir un soutien pour leurs projets. Souvent, leurs projets visent à augmenter la production de quelque chose que nous produisons déjà, alors évitez d'appeler cela un « développement ». Il s'agit en fait plutôt d'expansion de l'économie ancienne, que du développement de l'économie de demain.

Les industriels diront qu'ils créent des emplois et génèrent de nouveaux revenus pour les gouvernements qui ont besoin de cet argent pour fournir une aide sociale et des services publics. Tout cela est vrai, les économistes en conviendront.

Cependant, l'économie doit produire ce dont les gens ont besoin, d'une manière durable. Par conséquent, des boucles de rétroaction (feedback) et des incitatifs puissants doivent être en place pour s'assurer que ceux qui financent et gèrent ces projets soient en phase avec les besoins de la population. Le plus souvent, nous n'avons pas besoin de PLUS de biens, nous avons besoin d'autrede chose.nouvelles solutions.

- En bref

Les producteurs transforment les ressources en biens et services finaux.

Les groupes de producteurs sont appelés industries.

Les intrants et les procédés de transformation qui permettent la production sont appelés ressources. Ce sont la terre, le travail, le capital et l'entrepreneuriat.

Les ressources peuvent être mesurés en tant que stocks et flux.

- Vocabulaire

Industrie
Groupe de producteurs fabriquant le même produit.

Ressources
Objets et services utilisés comme intrants pour produire des produits finaux.

Travail
La ressource humaine du travail, qu'elle soit physique, mentale ou les deux.

Terre
Comprend toutes les ressources naturelles, telles que le vent, le poisson, l'or, ainsi que le sol pour l'agriculture et les terres à bâtir.

Capital
Objets utilisés pour produire un produit final, tels que l'argent, les machines, les bâtiments, l'équipement et les stocks de connaissances (capital humain).

EntrepreneurshipEntrepreneuriat
Réunir la terre, le travail et le capital pour produire des produits finaux.

Stock
Une certaine quantité à un certain moment.

Flux
Une certaine quantité sur une période de temps.

- Bibliographie

CompaniesMarketcap.com (2023) https://companiesmarketcap.com/largest-companies-by-number-of-employees/

Louvet, B. (2019). Canicule : en ville, un arbre mature = 5 climatiseurs? SciencePost.fr. Récupéré du Web. https://sciencepost.fr/canicule-en-ville-un-arbre-mature-5-climatiseurs/

Smith, A. (1776). An Inquiry into the Nature and Causes of the Wealth of Nations. (Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations). Londres: W. Strahan & T. Cadell.

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