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L'offre et la demande

- Pourquoi devrais-je m'en soucier?

Pouvez-vous prédire l'avenir? Les marchés sont soumis à des environnements complexes, avec une multiplicité d'acteurs, et encore plus de chocs provenant de toutes sortes de directions aléatoires. Il existe un moyen de trier le chaos.

 - Ce module comporte 5 parties

  • Les 3 états de marché
  • L'arbitrage des prix
  • Le comportement des acheteurs et des vendeurs
  • Types de structure industrielle
  • Les forces extérieures

- Quelle est l'offre et la demande?

L'économiste britannique Alfred Marshall a couché sur papier un modèle pour analyser les marchés qui, malgré le fait qu'il l'ait écrit au début du XXIe siècle, sert encore à comprendre le monde économique à ce jour. Son travail est devenu la base de la micro-économie. Le modèle de l'offre et de la demande vise à saisir la situation économique d'une industrie entière, plutôt que seulement celle de transactions individuelles. Cela signifie que le modèle mis en place par Marshall doit imposer un prix unique à tous les acheteurs et à tous les vendeurs. Pour que ce modèle fonctionne, on doit faire quelques suppositions sur les comportements des acteurs impliqués.

Alfred Marshall

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Un aspect intéressant du modèle est que si vous modifiez certaines des hypothèses, en particulier concernant les vendeurs, vous modifiez le type de structure de l'industrie. Dans le cas où un vendeur a un pouvoir extrême sur le marché, nous appelons cela un monopole et le modèle de Marshall nous permet de prédire ce qui arrivera très probablement aux prix et aux quantités offerts dans cette situation, au désavantage des consommateurs. Si le vendeur n'a aucun pouvoir sur le marché, le modèle prédit un prix et une quantité d'équilibre de marché, généralement à l'avantage des consommateurs. 

En ce qui concerne l'analyse des systèmes, la modélisation de l'offre et de la demande concerne surtout deux composantes du système économique : le contrôle (les acheteurs et les vendeurs décident ce qu'ils veulent faire) et la rétroaction (le feedback d'informations sur les prix influencent les acheteurs et les producteurs). Le modèle permet également d'analyser l'environnement externe et les limites du système.

La fin du jeu du modèle de l'offre et de la demande consiste à analyser si les marchés fonctionnent correctement. il y a deux façons de regarder ceci. Tout d'abord, vous pouvez regarder si oui ou non le marché est équilibré. C'est à ce moment que les prix et les quantités ont tendance à être stables dans le temps. Dans ce cas, les marchés ne sont ni en excédent, ni en pénurie. Il n'y a ni trop de produit sur le marché, ni trop peu. Ce premier aspect fait partie de ce que nous appelons l'économie positive, où nous discutons du fonctionnement des systèmes.

  • Les 3 états de marché

Un marché peut se trouver dans l'une des trois situations suivantes: pénurie, équilibre, ou surplus.

Si la quantité demandée sur le marché est égale à la quantité offerte, nous appelons cet état un marché en équilibre.

Qd = Qo 
Équilibre

Si la quantité demandée sur le marché est inférieure à la quantité offerte, nous appelons cette état de marché un surplus ou excédent.

Qd < Qo 
Surplus

Si la quantité demandée sur le marché est supérieure à la quantité offerte, nous appelons cette état de marché une pénurie .

Qd > Qo 
Pénurie

On calcule la différence entre les quantités demandées et offertes par l'équation suivante: Qo - Qd = Qexc

Si la quantité est positive, c'est qu'il y a surplus. Si la quantité est négative, c'est qu'il y a pénurie.

Exemples
Produit
Qd
Qo
Condition de marché
Quantité excédentaire (pénurie)
Fromage en grain
1000 kg/an
1100 kg/an Surplus
100 kg/an
Essence
100 ML/an
80 ML/an Pénurie
-20 ML/an
Spectacles d'humour
500 s/an
500 s/an Équilibre
0

Un autre aspect important qui devrait guider notre réflexion est de savoir si le produit devrait être sujet aux aléas du marché libre, s'il est moral de vendre le produit au plus offrant, et si la combinaison prix/quantité du marché sont acceptables pour la société. Ces aspects font partie de l'économie normative, où nous discutons de la façon dont les systèmes devraient fonctionner. Si la société décide qu'il est moral et acceptable de distribuer le produit par les marchés, la question qui demeure pour l'économiste est de savoir si le marché arrivera à un équilibre. Encore, l'économiste devrait se demander si le marché est en mesure de fournir suffisamment d'unités du produit pour que les gens soient satisfaits. Par exemple, le marché du logement peut être équilibré, mais il ne fournit peut-être pas assez de logements pour les membres de la société moins fortunés. Autre exemple, le marché des automobiles n'est peut-être pas excédentaire, mais il peut y avoir trop de voitures sur les routes, ce qui crée de la congestion et de la pollution atmosphérique.

  • L'arbitrage des prix

Dans son modèle, Marshall suppose que toute la production sera vendue à un seul et même prix, peu importe qui l'achète ou la quantité impliquée dans les transactions individuelles. C'est une hypothèse assez forte, car dans la vraie vie, les gens négocient, et souvent le vendeur sera enclin à offrir un meilleur prix si vous acceptez d'acheter en grande quantité. Dans ce modèle, il n'y a donc qu'un seul prix, peu importe la transaction impliquée. 

Marshall, comme Walras, essayait de construire un modèle en utilisant les mathématiques, ce qui était une chose nouvelle et avant-gardiste à faire au début des années 1900. Il serait un peu plus difficile de modéliser une industrie où toutes sortes de contrats pourraient être négociés à des prix différents. Cela ne veut pas dire que cela n'arrive pas dans la vraie vie. Certaines industries fonctionnent de cette façon. Parfois, des relations de longue date permettent des tarifs préférentiels. Parfois, on obtient un rabais au volume. Parfois, le moment peut faire une différence. Dans la vraie vie, on voit toutes sortes de situations. 

Le but d'un modèle, cependant, est d'exécuter des simulations basées sur la logique. Dans ce cas, des situations hors-normes peuvent nous gêner, de sorte que les économistes préfèrent travailler avec des suppositions, souvent simplificatrices. Dans ce modèle, il y a un prix unique pour chaque transaction, mais qui l'impose? En fait, il n'y a pas d'acteur spécifié. On peut imaginer que le prix est décidé par un arbitre désintéressé et contraignant, qui ne travaille ni pour le côté de l'offre, ni pour le côté de la demande. De plus, le modèle suppose que les prix déterminent le comportement des acheteurs et des vendeurs sur le marché. En d'autres termes, les quantités demandées et les quantités fournies sont toutes deux fonction du prix du produit.

  • Le comportement des acheteurs et des vendeurs

Le modèle de l'offre et de la demande suppose que les acheteurs et les vendeurs feront ce qui est dans leur meilleur intérêt. Par exemple, les acheteurs achèteront plus de produits s'ils deviennent moins chers. Le modèle suppose également que les vendeurs fourniront plus de produit si son prix augmente.

Ces suppositions de comportement rationnel font l'objet de nombreux débats en économie. Certains considèrent les hypothèses comme des déclarations assez fortes sur la façon dont les gens devraient agir, plutôt que de décrire comment les gens se comportent réellement dans la réalité. Les arguments sur la rationalité ont tendance à être assez passionnés (voir Goodman et. al., chapitre 4 pour une discussion récente des contributions des économistes comportementaux). Les choix personnels sont aussi très subjectifs. Avez-vous déjà essayé d'expliquer à un amoureux des chiens que les animaux de compagnie ne sont pas un choix rationnel?

Néanmoins, le modèle a besoin de ces hypothèses pour être utile. Étant donné que ces comportements vont constamment dans des directions opposées, les prix et les niveaux de production doivent se stabiliser. Nous expliquerons cela plus en détail plus tard.

  • Types de structure industrielle

Le modèle d'offre et de demande permet à l'économiste d'analyser des scénarios où les vendeurs ont plus ou moins de pouvoir sur le marché.

Par exemple, s'il n'y a qu'un seul vendeur, on appelle cette structure industrielle un monopole. Dans ce cas, vous pouvez imaginer que le vendeur augmentera les prix pour maximiser ses profits. Pour les consommateurs, ce n'est pas la meilleure situation. Ce n'est pas non plus la meilleure solution pour les autres fournisseurs car ils sont exclus du marché.

Idéalement, la structure industrielle qui fournit le plus de produit, au meilleur prix, s'appelle la concurrence parfaite. Dans ce cas, il y a beaucoup de vendeurs et beaucoup d'acheteurs, et le prix est aussi juste que possible.

  • Les forces extérieures

La principale force du modèle de Marshall n'est pas tant qu'il prédit un prix stable, un équilibre, mais qu'il permet aux analystes de faire face à des changements provenant de forces extérieures. Le modèle permet de trier toutes les variables susceptibles d'affecter l'économie, ou une industrie en particulier, et de prédire les effets d'entraînement d'un choc extérieur sur le marché.

Certains de ces chocs peuvent être politiques, comme l'élection d'un nouveau gouvernement qui apporte de nouvelles réglementations. D'autres chocs peuvent provenir de marchés connexes, tels que les intrants ou les services spécialisés. Quel que soit le choc, le modèle aide à faire une prédiction intelligente.

- Aide-mémoire

Quantité offerte
Quantité de produit fournie par les vendeurs.

Quantité demandée
Quantité de produit demandée par les acheteurs.

Structure industrielle
Le type d'organisation de l'industrie en fonction du niveau de concurrence.

- Références et lectures complémentaires

Goodwin, N., Harris, JM, Nelson, JA, Rajkarnikar, PJ, Roach, B. & Torras, M. (2018). Microeconomics in Context, 4th edition. Routledge.

Marshall, A. (1890). Principles of Economics.